La danse "Koto", caractérisée par des files de sacs de riz assemblés et cousus en forme de mini-jupe ajustée à la taille, et accompagnée de grelots aux chevilles et poignets, s'exécute en trémoussant les hanches. C'est une danse traditionnelle du peuple Lobi de Tougbo, une sous-préfecture du département de Bouna, située dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire.

Une Danse Réservée à la Famille Komono

Selon Kassoum Ouattara, un acteur culturel local, la danse Koto est exclusivement exécutée par les membres de la lignée de la grande famille Komono. « Il faut impérativement être de la famille Komono pour exécuter cette danse. Elle peut être exécutée lors de cérémonies officielles en présence d’autorités administratives et politiques, ainsi que lors de funérailles de personnes âgées », précise-t-il.

Autorisation Nécessaire

Bien que simple à exécuter, la danse Koto nécessite une autorisation préalable. « Même en étant de la famille Komono, il faut la permission des anciens du village avant d’exécuter le Koto », ajoute Kassoum Ouattara.

Un Langage Unique

Pendant l’exécution de la danse Koto, le tam-tam communique avec un sifflet en bois, utilisant un langage codé que seuls les initiés peuvent comprendre.

« D’autres peuples utilisent les cornes, mais ici, nous utilisons des sifflets en bois, transmis de génération en génération. Le sifflet communique simultanément avec le tam-tam, mais le message véhiculé échappe à ceux qui n'ont pas le code », explique-t-il.

Une Danse Majoritairement Masculine

Le Koto est principalement exécuté par les hommes. Dans une troupe de dix danseurs, on ne peut compter que quatre femmes au maximum. Lors de notre découverte, le groupe de danse Koto était composé de huit danseurs, dont une seule fille.

Impression des Spectateurs

Olivier Kouassi, venu d’Abidjan et découvrant cette danse pour la première fois, est tombé sous son charme. « C’est une danse simple à exécuter. On a l’impression que c’est le Mapouka avec les hanches qui bougent, et je la trouve très sympathique », a-t-il déclaré.

Rosine, également venue d’Abidjan, a été impressionnée par l'endurance des danseurs. « Je pourrais danser officieusement (rire). J’aime beaucoup cette danse, et je constate que les danseurs le font pendant des heures sans transpirer à grosses gouttes », a-t-elle remarqué.

Célébration de la Journée Africaine des Frontières

Le Koto était l’une des danses exécutées lors de la célébration de la Journée Africaine des Frontières ce jeudi 6 juin 2024 à Tougbo, organisée par la Commission Nationale des Frontières (CNFCI).

Cette danse, avec ses codes et ses traditions, continue de captiver et de charmer ceux qui la découvrent, perpétuant ainsi un riche héritage culturel.