Pilotée par Georges Boka Bi Yao, Inspecteur général du Ministère, elle intervient après des années de sensibilisation et un ultimatum fixé au 20 janvier 2025 pour régulariser les situations administratives. 

500 opérateurs interpellés : Qui sont les concernés ?

« Nous avons annoncé la fermeture de tous les établissements hors-la-loi. Aujourd’hui, nous passons à l’acte », déclare Georges Boka Bi Yao, soulignant la rigueur de cette campagne. Les communes de Cocody, Marcory, Plateau et Yopougon sont les premières touchées, sous l’œil des forces de l’ordre. 

Depuis décembre 2024, plus de 500 opérateurs du secteur (hôtels, agences de voyage, espaces de loisirs…) ont été convoqués par les Directions régionales d’Abidjan Nord et Sud. Sur les 400 ayant répondu, seulement 300 ont régularisé leur statut. Les 200 restants, ainsi que ceux ayant ignoré les convocations, sont désormais dans le collimateur. 

« La notification de fermeture concerne ceux qui n’ont pas répondu ou ne se sont pas mis en règle », précise l’Inspecteur général. Les établissements fermés ce mercredi ne sont qu’un premier avertissement : la traque s’étendra bientôt à l’échelle nationale. 

Le Code du Tourisme, une arme légale méconnue

Derrière ces fermetures se cache un texte clé : le Code du Tourisme de 2014. Son article 33 stipule qu’« aucune activité touristique ne peut être exercée sans autorisation préalable du Ministère ». Pourtant, de nombreux opérateurs ont longtemps ignoré cette obligation, malgré des campagnes de sensibilisation et des procédures simplifiées. 

Pour éviter la fermeture, le Ministère invite les concernés à se rendre « au Guichet unique du Tourisme, dans les Directions régionales ou à l’Inspection générale ». Une dernière chance avant que les 13 Directeurs régionaux et 21 départements ne lancent des opérations similaires partout en Côte d’Ivoire. 

Une opération bientôt nationale

La semaine prochaine, les fermetures s’étendront hors d’Abidjan. « Les forces de la Police nationale accompagneront cette démarche avec la même acuité », avertit Georges Boka Bi Yao. Le Ministère justifie cette rigueur par la nécessité de structurer un secteur vital pour l’image du pays, notamment après le succès de la CAN 2023. 

« La qualité de l’accueil, la sécurité et l’hygiène lors de la CAN 2023 ont prouvé l’importance d’un tourisme professionnalisé », rappelle-t-il, saluant les opérateurs qui ont « boosté l’écosystème Sublime Côte d’Ivoire ». 

Le gouvernement souligne ses efforts de dialogue. Depuis 2014, audiences foraines, allègements administratifs et reports répétés ont été accordés. « Nous sommes soucieux de conciliation, mais la loi doit s’appliquer », nuance l’Inspecteur général. 

Avec 200 établissements en sursis et une répression désormais nationale, le secteur touristique doit se moderniser.