Le décès de YAO Kouassi, fonctionnaire non-voyant de l'Office d'aide à la Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV) dans des conditions qualifiées d’« inhumaines » par ses collègues, suscite une vague d’indignation au sein du Syndicat National des Agents de l’OCPV (SYNA-OCPV).

Dans un courrier adressé le 18 mars 2025 au Ministre du Commerce et de l’Industrie, le syndicat exige la nomination d’un nouveau Directeur Général de l’OCPV, dénonçant une gestion jugée défaillante et inhumaine.

Un décès dans des circonstances dramatiques

Selon le SYNA-OCPV, YAO Kouassi, recruté dans le cadre de la politique sociale en faveur des personnes en situation de handicap, souffrait d’une grave maladie depuis plusieurs mois. Pour financer ses soins, il avait sollicité l’arrêt des prélèvements opérés sur ses accessoires de salaire, une demande qui, d’après le syndicat, est restée lettre morte.

Malgré un dossier médical déposé auprès de la direction, 300.000 francs CFA continuaient à être retirés de son salaire à chaque paiement, le laissant sans ressources pour couvrir ses soins médicaux, notamment un pansement quotidien facturé à 4.000 francs CFA par le CHU de Treichville. Face à l’aggravation de son état et l'impossibilité de poursuivre ses traitements, il s'était retiré à Yamoussoukro avant de revenir à Abidjan, où il est décédé dans la nuit du 11 mars 2025, à son domicile à Abobo.

Le syndicat rappelle que YAO Kouassi avait été décoré dans l’Ordre du Chevalier du Mérite par le Chef de l’État lors de la Journée Nationale de l’Excellence, le 5 août 2022, un honneur qui contraste avec la précarité dans laquelle il a terminé sa vie.

Des cas similaires dénoncés

Le cas de YAO Kouassi ne serait pas isolé. Le SYNA-OCPV cite d’autres fonctionnaires ayant subi des traitements similaires.

À savoir N'GORAN Brou Hyacinte, décédé au CHU de Cocody, dont le salaire était en deçà du montant fixé par l’arrêté interministériel. KOROMA Olabo, chef du personnel à la retraite, dont les accessoires de salaire ont été amputés malgré une convalescence médicalement justifiée.

ABIBATA Bamba, retraitée, qui a subi des prélèvements malgré des preuves médicales attestant de son incapacité à se tenir debout. KONE Korotoum, souffrant d’une hernie discale, également victime de ponctions salariales injustifiées. Ou encore, YAVO Julienne, en fauteuil roulant, dont les accessoires de salaire ont été réduits malgré les justificatifs médicaux.

Un appel au changement

Face à cette situation, le SYNA-OCPV dénonce un « problème réel de management », mettant en péril la sécurité sociale et professionnelle des travailleurs. L’organisation estime qu’il est urgent d’instaurer une gouvernance plus humaine et transparente au sein de l’OCPV.

C’est dans ce contexte qu’il demande au Ministre du Commerce et de l’Industrie de procéder à la nomination d’un nouveau Directeur Général pour restaurer la confiance et garantir un traitement digne aux agents de l’OCPV.

Le SYNA-OCPV attend désormais une réaction officielle des autorités face à cette situation qui met en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des ressources humaines du secteur public.