Une trentaine d’acteurs du monde agricole dont des chercheurs, des producteurs, des techniciens et la société civile agricole, sont mobilisé pour cette expertise. Ces guides de production concernent toutes les catégories de semences pré-base, base, R1 et R2 – et serviront de référence à l’ensemble de la chaîne semencière : multiplicateurs, encadreurs techniques, chercheurs et inspecteurs.

Des semences certifiées

Selon Mme Ya Silué Naminata, Directrice de la DSEPA, qui représentait le ministre de l’Agriculture, « la production de semences certifiées garantit aux producteurs un accès à du matériel végétal de qualité, condition indispensable pour améliorer les rendements, renforcer la résilience des cultures et répondre aux exigences des marchés. » La Directrice de la DSEPA a également salué l’engagement des participants, soulignant que ces documents techniques sont une avancée majeure car « adaptés aux réalités agro-écologiques locales et conformes aux standards internationaux ».

Jusqu’à présent, la Côte d’Ivoire disposait de guides pour le riz, le soja, la tomate ou encore le gombo, mais pas pour le manioc et le maïs. Pourtant, ces deux cultures jouent un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire nationale. Cette lacune devrait désormais être comblée.

Docteur Kouakou Amani Michel, DGA du CNRA en charge de la recherche, a rappelé que cet atelier cadrait avec le programme de production alimentaire d’urgence qui doit prendre fin d’ici la fin de l’année 2025. Il espère que le modèle de certification pourra, dans les années à venir, s’étendre à d’autres spéculations vivrières.

Un outil pour tous les maillons de la chaîne

Au-delà de la production, ces guides seront également utiles aux contrôleurs et inspecteurs chargés de vérifier la conformité des systèmes semenciers. Ils constituent un socle commun sur lequel s’appuiera toute la filière. « Il s’agit de donner des outils à tous les producteurs semenciers afin qu’ils fassent de la bonne semence », a précisé Dr Kouakou, qui a également souligné que le CNRA place beaucoup d’espoir dans cet atelier.

Les échanges permettront d’examiner les versions provisoires des documents, d’analyser le contenu, d’y intégrer des ajustements et de valider collectivement une version finale conforme aux besoins du terrain. En pleine mise en œuvre du Programme de Production Alimentaire d’Urgence (2PAU-CI), cette étape de validation des guides techniques arrive à point nommé. Elle témoigne d’une volonté ferme des autorités ivoiriennes de structurer durablement le secteur semencier et de consolider leur politique agricole autour de produits stratégiques.