Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Luca Antonio Ricci a effectué une visite virtuelle des services de la Côte d'Ivoire du 25 janvier au 3 février 2022 pour discuter des développements économiques récents et des perspectives économiques.

Impact de la Covid-19

À l'issue de la visite virtuelle de la mission du Fonds, Ricci a fait remarquer que les services du FMI notent que, malgré la propagation du variant Omicron, le pic de nouveaux cas a été de courte durée, et les augmentations des cas graves et des hospitalisations sont restées limitées. «En effet, les autorités ivoiriennes ont pu éviter la mise en place de mesures de confinement perturbatrices dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la Covid-19. Sur le front de la vaccination, des progrès ont été réalisés, avec plus de 8 millions de doses administrées à fin janvier», est-il mentionné dans le communiqué du FMI.

Selon le rapport de la mission, les autorités prévoient d’accélérer la campagne de vaccination pour administrer 5 millions de doses supplémentaires avant fin février 2022.

"L'inflation a augmenté récemment, principalement, à cause des prix des denrées alimentaires"

Luca Antonio Ricci a fait observer que l'économie ivoirienne continue de montrer des signes de résilience face à la pandémie et d’une reprise soutenue en 2021. «L'inflation a augmenté de manière significative en 2021, suite aux pressions inflationnistes internationales et, en grande partie, liée à l'inflation des prix alimentaires», a noté le chef de la mission. Malgré cet état de fait, le rapport fait ressortir que la croissance économique en Côte d’Ivoire devrait rester robuste en 2022 ainsi qu’à moyen terme.

Perspectives de l'économie ivoirienne

Du fait de l’impact de la Covid-19, le FMI est pessimiste en ce qui concerne les perspectives de l’économie ivoirienne.

Le communiqué final de la mission du FMI souligne que «eu égard aux risques, du côté positif, les perspectives à moyen terme pourraient bénéficier à la fois de la mise en œuvre d'un programme de réforme solide dans le cadre du Plan national de développement (PND) et de la découverte en 2021 de réserves supplémentaires de pétrole et de gaz». Dans le même temps, et cette fois-ci parlant du côté négatif, le FMI note que l'économie ivoirienne est soumise à des risques baissiers, du fait de l'émergence de nouveaux variants de la Covid-19, des perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales, des tensions géopolitiques internationales, et du resserrement des conditions des marchés financiers mondiaux avec des conséquences néfastes pour les flux de capitaux vers les marchés émergents et les économies en développement.

Priorités urgentes

Prenant bonne note des conclusions de la mission, les services du FMI et les autorités ivoiriennes ont convenu que l’une des priorités urgentes reste la nécessité d'améliorer la mobilisation des recettes intérieures. Ceci aiderait à financer les dépenses productives et sociales pour soutenir une croissance forte et inclusive, tout en préservant la viabilité macroéconomique de la dette ainsi qu’en renforçant la résilience macroéconomique.

"La prochaine consultation, au titre de l'article IV de la Côte d'Ivoire devrait avoir lieu en avril 2022"

La mission de consultation de 2022 au titre de l'article IV est provisoirement prévue pour avril 2022 et elle sera l'occasion de discuter plus en détails des perspectives économiques et de l'évolution des politiques.

Les services du FMI lors de leur mission en Côte d’Ivoire, faut-il le noter, ont tenu des réunions virtuelles avec le Premier ministre, Patrick Achi ; le ministre et Secrétaire général de la présidence, Abdourahmane Cissé ; le ministre de l'Économie et des Finances, Adama Coulibaly ; le Ministre du Budget et du Portefeuille de l’État Moussa Sanogo ; le ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba ; le ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la Corruption, Epiphane Zoro Bi Ballo; ainsi que d’autres hauts fonctionnaires du Gouvernement et de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), des représentants du secteur privé et des partenaires au développement de la Côte d’Ivoire.