Placée sous le thème « Pourquoi et comment investir dans le futur de la femme ? », la rencontre a été marquée par la présence de panélistes de renom : Aude Viviane Goulivas, agente de développement à l’ambassade du Canada, et Me Bah Leroux Vanessa, avocate au barreau de Côte d’Ivoire.

"L’argent, le nerf de la guerre"

Me Bah Leroux Vanessa, qui a présenté les efforts déployés par l’État ivoirien pour l’amélioration des droits des femmes, a mis en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes en matière d'autonomisation financière.

"Le nerf de la guerre, c’est l’argent. L'autonomisation financière est donc la pierre angulaire de l'émancipation des femmes", a-t-elle affirmé. Un constat alarmant étayé par des statistiques tout aussi alarmantes.

En Côte d'Ivoire, 75 % des femmes en milieu rural vivent en effet sous le seuil de pauvreté, bien qu'elles représentent 65 % de la main-d'œuvre agricole, selon les données de l’Agence française de développement.

Madame Aude Viviane Goulivas, forte de son expertise en coopération internationale, a donc souligné l'urgence d'investir dans le potentiel des femmes. "Les femmes sont le présent et l'avenir", a-t-elle martelé.

Faciliter l’accès aux terres

Évoquant une étude de la Banque Mondiale, elle a révélé les coûts astronomiques engendrés par le manque de stratégies efficaces pour réduire les inégalités entre les sexes en Côte d'Ivoire, dépassant les 6 milliards de dollars.

Pour remédier à cette situation, elle a plaidé en faveur d'une démocratisation de l'accès aux opportunités d'affaires, de la facilitation de l'accès aux terres et de la promotion de réseaux professionnels inclusifs pour les femmes.

"Il faut renforcer les droits fonciers des femmes, garantir un accès égal aux ressources, notamment aux services financiers et de vulgarisation, afin de combler les écarts de productivité", a appelé Madame Goulivas, insistant aussi sur la nécessité de fournir des intrants et de favoriser le réseautage entre femmes pour créer un environnement propice à leur épanouissement professionnel.

"Ce n’est pas leur capacité de se mobiliser qui manque", a-t-elle souligné avec conviction. Ce qui manque, ce sont les mécanismes de financement. Par conséquent, elle appelle à la levée des barrières qui entravent l'accès des femmes aux ressources financières et à l'entrepreneuriat.