Après le pasteur-résident de « La Cité du Salut », Badey Samuel Armand, qui a fustigé l’ignoble acte de Ouagranoua Esaïe Patindé, c’est le tour du Diacre Ahoua Jean-Marie Dorpoc, une vielle connaissance du pasteur Niava Jean, présumé commanditaire, de réagir. Il aurait promis « beaucoup de choses » à Patindé.

Pour cet habitué de l’église internationale de la puissance du saint esprit, ce que dit le présumé tueur du chantre Kanga, laisse planer beaucoup de doutes. « On entend dire que la tête du chantre a été enterrée dans les toilettes du bureau du pasteur Niava Jean. Moi, je connais le bureau. Ce n’est pas possible. Il n’y a pas de toilette dans le bureau de Niava Jean. Les toilettes de l’église se trouvent à la sortie. Tout le monde y compris le pasteur l’utilise », a-t-il expliqué, lors de nos échanges, le mardi 28 mai 2019, à 14h50mn.

Pour lui, Ouagraoua Esaïe Patindé manque de cohérence dans ses déclarations. « Tantôt, il (Patindé) parle de trois millions de francs, tantôt de 12.000 francs Cfa ou d’autres promesses, avec des versions divergentes. On sait que le diable, pour rien, peut conduire quelqu’un à tuer, mais tout de même ! Dans cette affaire, il ne faut pas aller trop vite en besogne. Le Seigneur va faire éclater la vérité. Vous savez, l’autre nom de Dieu, c’est le temps, et vous verrez ici. Tout ce qui se dit, ce sont des ragots. Attendons », laisse-t-il entendre.

Ahoua Jean-Marie Dorpoc, par ailleurs ancien Diacre principal du Prophète Kacou Sévérin, demande aux uns et autres de savoir raison garder en pareille circonstance. Sans entrer dans les détails, le Diacre révèle une relation fraternelle avec le pasteur Jean Niava sur qui pèsent de lourds soupçons de celui qui aurait commandité l’homicide volontaire de Kanga Tano Sylvio Constant. « Je le (Jean Niava) connais bien en tant que pasteur. J’ai mal. Vous voyez, ces genres de situations détruisent la réputation d’un homme de Dieu. Aujourd’hui, avec cette affaire, sans attendre la vérité, l’anathème est jeté sur lui comme ces faux pasteurs qui acquièrent leur puissance satanique dans les sacrifices et autres fétiches », se désole-t-il, avant de dénoncer des comportements de la plupart des fidèles et hommes de Dieu de toutes les confessions religieuses confondues, qui n’honorent pas Dieu. « La puissance de Dieu ne peut se manifester en pareille circonstance. Les hommes sont désunis et par conséquent, aucune prière ne peut monter à Dieu », conclu-t-il.

Rappelons qu’Abidjan s’est réveillé, le jeudi 23 mai 2019, avec une horreur dans le village communal d’Anoumabo (Marcory) où un jeune homme, dont les descriptions répondent parfaitement à Ouagraoua Esaïe Patindé, a assommé le chantre Kanga Tano Sylvio Constant, avant de lui trancher la tête dans un mouvement horrible, avoir une machette mal aiguisée. Il a ensuite emporté la tête vers une destination inconnue. Arrêté quelques heures après son forfait, il a directement accusé Jean Niava, pasteur principal de l’église internationale de la puissance du saint esprit de Koumassi Akromiabla (terminus des autobus 32). Le même jour, aux environs de 19h, une force coalisée de Policiers (unités d’intervention, Police criminelle, commissariat) et de gendarmes, est descendue sur place dans ladite église. Elle a procédé à l’arrestation de Jean Niava et de plusieurs fidèles qui ont séjourné au commissariat du 26e arrondissement d’Aliodan, jusqu’au samedi 25 mai 2019. Après une audition préliminaire, ils ont été transférés au Plateau dans les locaux de la police criminelle.

M’BRA Konan