Joli coup de filet de la police économique dans le milieu des imprimeurs spécialisés dans la contrefaçon de manuels scolaires. Des éléments de cette section de la police ont mis le grappin, ce mercredi 27 janvier 2021, sur deux individus, dans une imprimerie à Marcory, dans les environs de l’église Sainte Thérèse. Il s’agit de l’employé Gbonfoun Koffi Christophe et du propriétaire de l’imprimerie, Adiko Adiko Grégoire. Le premier a été cueilli très tôt à 5 heures du matin quand le second a été arrêté aux environs de 9 heures.

Cette arrestation intervient à la suite de la plainte de Claude Blatile, PDG de Sud Editions, membre fondateur du groupement des professionnels du livre de Côte d’Ivoire et secrétaire général de ce groupement. En effet, ayant constaté la contrefaçon sur leurs cahiers d’activité, de philosophie et sur les cahiers d’activité EPS, Classics Ivoiriens, une plainte a été portée, le 2 décembre 2020, contre X au tribunal de Yopougon, avant que ladite plainte n’arrive 5 jours plus tard à la police économique.

L’une des victimes rencontrées dans les locaux de la police économique raconte le film de l’arrestation des deux individus. « Dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 janvier 2021, à 2 heures du matin, j’ai été appelé par celui qui imprime mes livres de façon légale. Il m’a envoyé des images me disant que mes cahiers d’activité sont en train d’être imprimés à Marcory, à côté de l’église Sainte Thérèse. J’ai appelé l’agent de la police économique chargé de l’enquête pour l’en informer. C’est ainsi que les enquêteurs sont allés mettre la main sur l’employé qui s’adonnait à la contrefaçon. Et c’est ce mercredi 27 janvier 2021, vers 9 h que le propriétaire de l’imprimerie est arrivé. Il a été aussi arrêté », s’est-il réjoui.

Selon nos sources, c’est un professeur de philosophie d’un lycée d’Abobo qui a mis la puce à l’oreille des plaignants. Il leur a fait savoir que des documents de Sud Editions contrefaits circulaient dans des classes. Prenant cette information au sérieux, Claude Blatile s’est rendu dans le lycée en question avant de prendre un document contrefait chez un élève. « Presque tous les éditeurs ivoiriens sont confrontés à ce phénomène de contrefaçon sur presque tous les livres. C’est vraiment un souci pour chaque éditeur ivoirien. Il faudrait que l’Etat nous aide à travers la police économique pour démanteler tous les réseaux au niveau local et international. Je pense que cette fois-ci, l’enquête va aboutir et que tous ceux qui sont impliqués dans cette contrefaçon de cahiers d’activité, de philosophie de Sud Editions, des cahiers d’activité EPS des Classics Ivoiriens seront punis. Il y a beaucoup d’imprimeries qui travaillent au noir sur les documents légaux des éditeurs ivoiriens », précise-t-il, avant d’ajouter qu’il a été auditionné tout comme les deux personnes interpellées.

L’enquête suit son cours.

Adolphe Angoua

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