D’abord rebelle, ensuite islamiste et aujourd’hui homme d’Etat, al-Chareh s’affirme désormais comme un acteur clé de la transition en Syrie, avec une ambition claire : devenir le prochain président du pays. Mais à l'heure où la Syrie entre dans une phase critique, où en est son projet de réconciliation et d’unité nationale ?

La Syrie désormais sous son magistère

Le parcours d’al-Chareh, de chef jihadiste à leader d'une administration syrienne émergente, est un modèle de pragmatisme. Après des années passées à diriger Jabhat al-Nosra, puis HTC, et à mener une guerre contre le régime de Bachar el-Assad, il semble désormais prêt à assumer de nouvelles responsabilités. La communauté internationale, en particulier les États-Unis, ont fait preuve d’ouverture envers lui, notamment en laissant entendre qu’il pourrait bientôt être retiré de leur liste des sanctions.

La transition a été redéfinie, HTC prenant finalement la direction de la Syrie dans un premier temps, via le gouvernement de salut d’Idleb dirigé par Mohammad al-Bachir. Cette décision a également été une réponse à la compétition des factions du Sud, considérées par al-Chareh comme une menace pour l’unité de la Syrie.

Les portraits d’al-Chareh affichés dans les rues de Damas témoignent de l’influence croissante du leader sur le territoire syrien. Plus récemment, lors de sa rencontre avec les diplomates turcs et qataris, al-Chareh a montré une volonté de renforcer les relations internationales, en particulier avec les puissances régionales. En réponse aux défis internes, il a même annoncé sa volonté de dissoudre HTC, un geste symbolique en vue de l’édification d’un gouvernement unifié.

L’échec d’une transition gouvernementale

Au départ, al-Chareh avait prévu de maintenir un gouvernement de transition dirigé par Mohammad Ghazi al-Jalali, considéré comme proche du régime de Bachar el-Assad. Cependant, des divergences internes au sein des factions d'HTC, couplées avec la montée en puissance des groupes du Sud sous Ahmad al-Awda, ont mis un terme à cette stratégie. Après que les factions du Sud aient pris rapidement le contrôle de Homs, la situation à Damas est devenue plus complexe.

Les tensions entre ces factions ont conduit à un remaniement stratégique, forçant al-Chareh à réévaluer sa position et à prendre des mesures drastiques. La transition a été redéfinie, HTC prenant finalement la direction de la Syrie dans un premier temps, via le gouvernement de salut d’Idleb dirigé par Mohammad al-Bachir. Cette décision a également été une réponse à la compétition des factions du Sud, considérées par al-Chareh comme une menace pour l’unité de la Syrie.

Unification du pays et réconciliation des factions

L’une des priorités d’al-Chareh reste l’unification de la Syrie. Alors que les tensions persistent entre les différentes factions, notamment avec les Kurdes du nord, il s’efforce de renforcer l’unité nationale. La prise de Deir ez-Zor a marqué une étape importante dans ce processus, et al-Chareh a clairement envoyé un message aux groupes kurdes, en proposant une solution politique tout en affichant sa force militaire.

Il ne se contente pas de gagner la guerre ; il cherche à gagner la paix. En multipliant les contacts avec les différentes factions et minorités syriennes, il espère bâtir une légitimité sur le terrain et préparer un avenir où toutes les composantes de la société syrienne pourront vivre ensemble, sous un même drapeau. La mise en place d’un congrès national et la révision de la constitution devraient permettre de définir les bases d’un nouveau système politique.

Une explosion meurtrière a frappé le ministère des Réfugiés à Kaboul ce mercredi 10 décembre.

L’attaque a coûté la vie à Khalil Ur-Rahman Haqqani, ministre en charge de ce portefeuille.

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— linfodrome.com (@Linfodrome) December 12, 2024