Le nom « Étalon de Yennenga » fait écho aux traditions et aux légendes du Burkina Faso. Il renvoie à la monture de la princesse Yennenga, personnage mythique de l’empire mossi, qui incarna l’espoir d’un père désireux d’avoir un héritier. Ce lien fort entre l’héritage royal et l’art cinématographique confère à la récompense une dimension symbolique inégalée, faisant du prix un véritable emblème de l’identité africaine.

Une évolution en trois actes

« Ce prix incarne la fierté de notre culture, il réunit l’héritage des traditions ancestrales et l’innovation artistique de nos cinéastes, » a expliqué l’une des fondatrices du festival, Alimata Salembéré, lors de son intervention à la vingt-sixième édition du FESPACO. Pour elle, l'Étalon de Yennenga est bien plus qu’un trophée : il est le miroir d’une Afrique qui se raconte et se réinvente à travers le cinéma.

À l’origine, l’Étalon de Yennenga était attribué en tant que prix unique pour le long métrage le plus représentatif de l’identité africaine. Au fil des éditions, le FESPACO a su enrichir son dispositif en créant plusieurs catégories. Après la mort d’Oumarou Ganda en 1981, un prix dédié à la première œuvre, le Prix Oumarou-Ganda, a vu le jour. Puis, lors de la 19e édition en 2005, le grand prix s’est transformé en Étalon d’or de Yennenga, accompagné de deux nouveaux trophées, l’Étalon d’argent et l’Étalon de bronze, dont le design fut confié au sculpteur burkinabé Ali Nikiéma.

Au cours des décennies, de nombreux réalisateurs de renom ont inscrit leur nom dans l’histoire du FESPACO grâce à l’Étalon de Yennenga. Du premier lauréat, « Le Wazzou polygame » d’Oumarou Ganda en 1972, aux plus récents succès comme « Katanga, la danse des scorpions » de Dani Kouyaté en 2025, le trophée a su révéler et propulser des talents venus de divers horizons, du Niger au Maroc, du Cameroun à la Côte d'Ivoire. Ces films, riches de diversité culturelle et de perspectives inédites, ont permis d’enrichir le panorama cinématographique africain.

Le FESPACO : Une institution incontournable

Chaque lauréat est désormais considéré comme un ambassadeur de son pays, portant haut les couleurs d’un cinéma en quête de reconnaissance mondiale. Des œuvres telles que « Baara » de Souleymane Cissé (1979) ou « Tilaï » d’Idrissa Ouedraogo (1991) continuent d’inspirer de nouvelles générations de cinéastes, faisant du FESPACO un véritable vivier de créativité.

Créé en 1969 et institutionnalisé en 1972, le FESPACO est l’un des rares festivals de cinéma d’État encore existants dans le monde. Outre la remise des prix, il s’agit d’un espace de rencontres, d’échanges et de réflexion sur l’avenir du cinéma africain. Organisé par la « Délégation générale du FESPACO », il vise à favoriser la diffusion des œuvres, à faciliter les contacts entre professionnels et à promouvoir une culture cinématographique riche et diversifiée.

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"KATANGA- DANCE OF THE SCORPIONS"-an Afro-noir Thriller with a Unique Twist and Adaptation of Shakespeare's Macbeth,by🇧🇫Burkina Faso’s Filmmaker,DANI KOUYATÉ has WON 2025 Grand #FESPACO2025 Prize: L’Étalon d'or de Yennenga pic.twitter.com/pMo3NkbKqX

— Honourable Media Africa ™️ (@HonourableMedia) March 2, 2025