En effet, depuis août 2023, Air France ne dessert plus le Burkina Faso. Une décision prise après le classement du pays en zone rouge par Paris, invoquant des raisons de sécurité. Une situation qui a impacté les affaires et le tourisme, suscitant la fermeté des autorités burkinabè.

Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a fait le choix d’investir dans le transport national en acquérant deux nouveaux avions pour Air Burkina 🇧🇫, plutôt que de s’offrir un jet privé.

Que pensez-vous de cette décision ?” pic.twitter.com/URyegPF1Kg

— 𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐝'𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 ♤ (@Silboyofficiell) January 29, 2025

« Air France dit qu’elle ne vient pas au Burkina Faso, parce que c’est dans la zone rouge. On a répondu qu’il n’y a pas de problème. Les autres compagnies aériennes ont continué à collaborer », a-t-il déclaré. Pour lui, si la situation sécuritaire est jugée trop dangereuse pour les voyageurs, elle l’est aussi pour une compagnie aérienne française.

Un bras de fer politique et diplomatique

Ibrahim Traoré ne cache pas son agacement face aux décisions prises par la France. Il voit dans cette situation une forme d’ingérence et une politique de deux poids, deux mesures. « Les impérialistes inventent leur ligne de conduite et amènent certaines de leurs entreprises à suivre », a-t-il dénoncé. Selon lui, la France doit officiellement reconnaître que le Burkina Faso ne représente plus un danger pour ses ressortissants si elle souhaite que sa compagnie aérienne reprenne ses vols.

« Air France dit qu’elle ne vient pas au Burkina Faso, parce que c’est dans la zone rouge. On a répondu qu’il n’y a pas de problème. Les autres compagnies aériennes ont continué à collaborer », a-t-il déclaré.

En attendant, d’autres compagnies continuent d’assurer les liaisons avec Ouagadougou, permettant aux voyageurs d’accéder au pays. Le gouvernement burkinabè envisage même de renforcer ses partenariats avec d’autres opérateurs, réduisant ainsi la dépendance envers Air France. Ce dossier reste donc un symbole fort des tensions diplomatiques entre Ouagadougou et Paris.

Un enjeu stratégique pour le Burkina Faso

Au-delà du transport aérien, ce bras de fer s’inscrit dans la volonté d’Ibrahim Traoré de redorer l’image du Burkina Faso sur la scène internationale. En refusant la reprise des vols tant que le pays reste classé en zone rouge, il cherche à obtenir une reconnaissance claire de la stabilité retrouvée.

Mais pour l’instant, Paris ne semble pas prêt à modifier son classement sécuritaire. Air France reste donc clouée au sol, tandis que le Burkina Faso multiplie les efforts pour diversifier ses partenariats et réduire l’influence française dans le secteur aérien.