Dans le cadre du procès du "financement libyen", le parquet a requis, ce jeudi 27 mars 2026, sept ans de prison ferme à son encontre.

Une "quête effrénée de financement" dénoncée par l'accusation

Lors de son réquisitoire, le parquet national financier (PNF) a dressé un portrait accablant de l'ancien chef de l'État, dénonçant ce qu'il qualifie de "quête effrénée de financement" motivée par une "ambition personnelle dévorante".

Outre la peine de sept ans de prison, le PNF a également requis une amende de 300 000 euros ainsi qu’une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans. Nicolas Sarkozy est jugé aux côtés de douze autres personnes, accusées d’avoir participé à un système occulte de financement visant à recevoir des fonds du régime libyen de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne présidentielle de 2007.

Des peines lourdes également requises contre ses proches

Le ministère public n’a pas seulement ciblé Nicolas Sarkozy. Ses anciens ministres et proches collaborateurs, notamment Claude Guéant et Brice Hortefeux, sont également dans le viseur de la justice.

L'accusation a ainsi requis : Six ans de prison et une amende contre Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur et ex-secrétaire général de l’Élysée, accusé d’avoir joué un rôle clé dans les négociations occultes avec le régime de Kadhafi. Trois ans de prison et une amende contre Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Intérieur et fidèle lieutenant de Sarkozy.

Le parquet veut condamner Nicolas Sarkozy à tout prix. Il a changé plusieurs fois de version pour tenter de justifier cette accusation

Tous deux sont soupçonnés d’avoir facilité la mise en place d’un pacte de corruption avec le dictateur libyen en vue de financer illégalement la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Une défense qui dénonce un "acharnement judiciaire"

Face à ces réquisitions, Jean-Michel Darrois, l’un des avocats de Nicolas Sarkozy, a pris la parole sur RTL pour dénoncer un procès biaisé.

"Le parquet veut condamner Nicolas Sarkozy à tout prix. Il a changé plusieurs fois de version pour tenter de justifier cette accusation", a-t-il déclaré.

De son côté, Nicolas Sarkozy a réagi sur les réseaux sociaux en fustigeant "l’outrance de la peine réclamée". Son avocat a insisté sur l’état d’esprit de l’ancien président :

"Vous connaissez Nicolas Sarkozy, c’est un homme énergique. Il n’est pas abattu, mais indigné par cette demande de condamnation, alors qu’il est absolument innocent de tout ce qu’on lui reproche."

Un verdict très attendu

Ce procès historique, qui met en lumière les liens troubles entre la France et la Libye sous l’ère Sarkozy, pourrait aboutir à une condamnation sans précédent pour un ancien président français.

 Le verdict final est attendu dans les prochaines semaines et pourrait marquer un tournant dans l’histoire judiciaire et politique de la Ve République.