« Le Qatar n’a pas hésité à soutenir le Liban dans les différentes circonstances qu’il a traversées », a affirmé Joseph Aoun à l’agence de presse du Qatar (QNA) avant de faire le chapelet de l’appui Qatari au plan humanitaire, financier et notamment en faveur de l’armée libanaise.

Un soutien pour galvaniser l’armée libanaise

Lors de son entretien prévu, ce mercredi avec l’émir qatari, le président Aoun entend aborder plusieurs axes, en premier lieu le rôle que peut jouer Doha « pour aider le Liban à sortir du marasme dans lequel il se trouve depuis longtemps ». L’accent sera particulièrement mis sur la nécessité de renforcer l’autorité de l’État et de l’armée sur l’ensemble du territoire national.

Le chef de l’État Libanais a souligné que le Qatar a toujours été un partenaire fiable, notamment lors de grandes crises comme les explosions dévastatrices du port de Beyrouth en 2020. L’émirat s’était alors distingué par la rapidité et la générosité de son aide. Selon Joseph Aoun, la clé pour maintenir et renforcer le soutien qatari repose sur la capacité du Liban à entreprendre les réformes attendues.

« Le soutien qatari devrait se poursuivre, surtout si nous réussissons à accomplir ce qui est exigé de nous en termes de développement et de réformes », a-t-il déclaré. Il évoque notamment l’élaboration de plans économiques crédibles, le rétablissement de la sécurité sur tout le territoire libanais et la mise en place d’un monopole des armes au profit de l’armée et des forces de sécurité officielles.

Énergie, tourisme, finance : Les secteurs ciblés

Le président libanais a aussi identifié plusieurs secteurs régaliens dans lesquels le Qatar pourrait jouer un rôle central. « Le Liban pourrait profiter de l’expertise du Qatar dans le secteur de l’énergie et du gaz », a-t-il indiqué. Il appelle également à un redressement du secteur financier en favorisant la coopération bancaire et les investissements qataris. Côté tourisme, Joseph Aoun souhaite relancer la destination Liban auprès des voyageurs qataris, et promouvoir les échanges.

En matière d’infrastructures et de reconstruction, le président plaide pour un partenariat renforcé avec l’émirat. Ce rapprochement entre Beyrouth et Doha intervient dans un contexte régional tendu, notamment avec les récents affrontements entre le Hezbollah et Israël. La semaine dernière, la ministre qatarie de l’Éducation, cheikha Loulwa bint Rachid al-Khater, s’est rendue à Beyrouth, affirmant que le Qatar restait « déterminé à coopérer » avec le Liban.

Joseph Aoun est accompagné lors de ce déplacement par le ministre libanais des Affaires étrangères Joe Raggi. À son arrivée dans la capitale qatarie, il a été accueilli par l’ambassadrice du Liban au Qatar, Farah Berry pour témoigner de la promptitude diplomatique accordée à cette visite.