Le discours du président de la république, chef de l'Etat ivoirien, prévu ce mardi à 20 h pourrait être le dernier du genre s’il décide soit de ne pas briguer un quatrième mandat ou s’il perdait à la prochaine élection présidentielle en cas de candidature à un quatrième mandat.

Une adresse très attendue

Mais, cette intervention cruciale est d’autant plus attendue que son avenir politique reste incertain. À 82 ans, l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) n’a toujours pas clarifié ses intentions quant à une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2025.

 Sur le terrain, les déclarations de ses proches collaborateurs laissent peu de place au doute. Ses lieutenants multiplient les déclarations en faveurs d'une nouvelle candidature afin de tenir en haleine les électeurs.

Récemment, Anne Ouloto, ministre d’État et proche du président, a affirmé devant les populations de Toulepleu qu’Alassane Ouattara serait candidat à sa propre succession. Cette annonce a une fois encore suscité une opposition, de nombreux acteurs politiques dénonçant une candidature qu’ils qualifient d’inconstitutionnelle.

Une candidature controversée

Depuis 2020, la question du respect de la limitation des mandats présidentiels divise la classe politique ivoirienne. La Constitution, rappelons-le, limite les mandats à deux. Pour ses opposants, une quatrième candidature d’Alassane Ouattara constituerait une violation flagrante de ce texte.

Laurent Gbagbo, son éternel rival et leader du PPA-CI, s’est récemment exprimé sur le sujet dans une interview accordée à Alain Foka. Il a qualifié cette possible candidature d’« erreur politique » et de « violation des principes démocratiques », insistant sur la nécessité de respecter les lois en vigueur.

Déjà en 2020, la contestation contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara avait fait 85 morts et plus de 500 blessés.

Une allocution pleine d’enjeux

Au-delà de la question de sa candidature, l’adresse à la nation de ce 31 décembre sera l’occasion pour le président de s’exprimer sur d’autres sujets brûlants : Les cas Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, exclus de la liste électorale en raison de leurs condamnations judiciaires.

Les concernés, désignés candidats par leurs partis respectifs au prochain scrutin présidentiel, dénoncent des verdicts judiciaires à relent politique ayant pour seul objectif que les écarter de la course et offrir un boulevard au président Alassane Ouattara.

La cherté de la vie, un problème persistant qui touche de nombreux Ivoiriens et les revendications des enseignants, notamment sur la question des primes, sont également d’autres sujets qui participent à mettre en ébullition le climat social. À 10 mois de l’échéance électorale, ce discours pourrait être déterminant pour lever le voile sur les intentions d’Alassane Ouattara et apaiser un climat politique déjà tendu.