Le chef du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, n'est officiellement plus de nationalité française. Selon un extrait du Journal officiel français daté du 20 mars 2025, dont Linfodrome a obtenu copie, il a été libéré de son allégeance à la France. Une décision qui fait suite à sa demande de perte volontaire de nationalité française, déposée le 7 février 2025.

Vives controverses

Cette confirmation intervient dans un climat politique marqué par la publication, le lundi 17 mars, de la liste électorale provisoire par la Commission électorale indépendante (CEI). Si l’ancien président Laurent Gbagbo, son ex-bras droit Charles Blé Goudé et l’ex-premier ministre Guillaume Soro en sont exclus pour cause de condamnations judiciaires, Tidjane Thiam y figure bien.

Toutefois, des incertitudes subsistaient quant à sa double nationalité, sujet de vives controverses ces derniers mois.

Ses adversaires s'appuyaient sur l'article 48 du Code de la nationalité ivoirienne de 1961, selon lequel « perd la nationalité ivoirienne l’Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité ». Or, en 1987, alors âgé de 25 ans, Tidjane Thiam avait obtenu la nationalité française après avoir été diplômé de l’École des Mines de Paris.

Néanmoins, l'article prévoit aussi qu'un citoyen ne peut perdre sa nationalité ivoirienne qu'après un décret gouvernemental dans un délai de quinze ans suivant l’acquisition d’une autre nationalité. Or, aucun gouvernement n'a pris une telle disposition dans le cas de l'ex-dirigeant du secteur bancaire.

Un dossier désormais clos ?

Par ailleurs, l'article 55 de la Constitution stipule que les candidats à la présidence doivent être « exclusivement de nationalité ivoirienne », renforçant ainsi l'impératif pour Thiam de clarifier son statut.

Cette renonciation à la nationalité française s'inscrit dans un contexte où l'ex-patron de Credit Suisse se positionne comme un adversaire sérieux du pouvoir en place. Avec l'exclusion de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro, Thiam devient l'un des principaux challengers d'Alassane Ouattara, qui n'a pas encore indiqué s'il serait candidat pour un 4e mandat.

Pour l'heure, le patron du PDCI ne s'est pas encore exprimé publiquement sur cette décision. Toutefois, interrogé la veille par France 24, il avait déclaré avoir demandé à être libéré de son allégeance à la France et que  « le processus est en cours. » Avec la publication de cette décision dans le Journal officiel français, le dossier semble désormais clos.