Dans une déclaration en date du 11 mars dernier, rendue publique ce lundi 24 mars 2025, les évêques formulent une série de recommandations à l’attention des autorités ivoiriennes et des acteurs du processus électoral.

Un appel à l’intégration de tous les candidats

Les évêques insistent sur l’importance d’un climat apaisé et d’un processus électoral ouvert à toutes les sensibilités politiques. Ils exhortent ainsi les dirigeants à garantir l’inclusivité du scrutin, ce qui passe, selon eux, par des décisions politiques permettant la participation de tous les candidats.

La Côte d’Ivoire est à un tournant décisif de son histoire. Aussi appelons-nous au renforcement des bases éthiques et à la légitimation démocratique par une décision d’intégration politique de tous les candidats

« La Côte d’Ivoire est à un tournant décisif de son histoire. Aussi appelons-nous au renforcement des bases éthiques et à la légitimation démocratique par une décision d’intégration politique de tous les candidats pour une élection présidentielle juste, transparente et apaisée. »

Les évêques soulignent également que la réconciliation nationale, bien que portée par des initiatives gouvernementales, demeure un chantier inachevé.

« Cela est d’autant plus urgent que la réconciliation nationale constitue un véritable défi. Malgré les efforts notables du gouvernement, certains chantiers entamés dans cette perspective sont demeurés comme des symphonies inachevées. »

L’exclusion de figures politiques majeures en question

Cet appel de l’Église catholique intervient dans un contexte où plusieurs figures de l’opposition sont exclues du processus électoral en raison de leurs condamnations judiciaires. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, condamnés à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise politico-militaire de 2010-2020, ont été radiés de la liste électorale, les empêchant ainsi de concourir.

De son côté, Guillaume Soro, ancien chef du Parlement ivoirien et candidat déclaré, est lui aussi sous le coup d’une condamnation judiciaire qui entraîne la privation de ses droits civiques. Ces trois figures de l’opposition ivoirienne faut-il le rappeler rejettent le verdict de leur condamnation, dénonçant une machination politique visant à les écarter du jeux politiques.

Les appels incessants visant à obtenir leur réintégration dans le jeu politique par le biais d’une loi d’amnistie prise par le chef de l’Etat demeure pour l’heure infructueuse. Cette atmosphère tendue à l’approche du scrutin laisse peser de gros crises quant à la tenue d’élection apaisée au mois d’octobre prochain.