Chantal Fanny est-elle candidate aux élections législatives du 18 décembre prochain? Et qu’est-ce qui vous a motivée à vous engager dans cette campagne ?

En effet, je suis candidate aux élections du 18 décembre prochain. Cette candidature est basée sur mes convictions personnelles, ma volonté de toujours apporter de l’aide et une meilleure visibilité à mes concitoyens qui ne cessent de me solliciter et me réitérer leur attachement. C’est donc pour le Folon et sa population que je suis candidate.

Vous confirmez cette candidature pourtant d’importantes rumeurs sur votre retrait ont circulé sur les réseaux sociaux. Quel est votre commentaire sur la question ?

Effectivement, beaucoup de choses ont été dites concernant ma candidature sur les réseaux sociaux. Certaines étaient fondées, d’autres par contre ne l’étaient pas. Je suis candidate indépendante simplement parce que le parti a choisi de reconduire le député sortant.Cela ne fait pas de moi une indisciplinée comme on pourrait le croire, mais une candidate qui prend ses responsabilités pour porter haut la voix des siens et des femmes. N’est-ce pas que l’article 36 de la Constitution encourage l'initiative féminine ?

Vous avez annoncé sur la toile une rencontre entre vous et le ministre Amon Tanoh. De quoi a-t-il été question ?

Parait-il que je l’ai fait, ce que moi-même j’ignore…En réalité, aucun fait mentionnant les personnes citées n’a été relatée par ma personne, aussi bien en ligne que dans la presse. Retenez que messieurs Amon Tanoh et Amadou Gon Coulibaly sont des aînés que j’estime et qui m’estiment également avec qui j’échange souvent quand l’occasion se présente. Mes derniers échanges avec certaines personnalités ont été une aubaine pour moi pour annoncer officiellement ma candidature.

Vous n’avez pas le profil de « l’animal politique ». Qu’est-ce qui vous a poussée cependant à vous engager dans ces élections en tenant tête à votre parti, le Rdr?

Il ne faudrait pas se fier aux apparences. Déjà en 1983, j’ai été présidente du Meeci (Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, Ndlr) au Lycée classique d’Abidjan qui comptait à l’époque 6 000 élèves. Avant moi, aucune femme n’avait occupé ce poste dans ce lycée qui était pourtant mixte. Après moi, aucune femme n’a occupé ce poste de présidente, toutes associations scolaires confondues. Je suis une femme de défis. En tout état de cause, je ne me considère pas comme étant un « animal politique », mais comme une femme qui veut juste apporter sa contribution à la construction de la nation ivoirienne.

L’un de vos adversaires, en l’occurrence Abdoulaye Koné, a nié votre appartenance à ce parti politique dans une interview récemment. Que lui répondez-vous?

L’appartenance est une chose qu’on ne peut justifier ou crier. Faire partie ou non ne me semble pas être une priorité à cette heure. Selon moi, ce qui compte en ce moment, c’est le bilan des activités de chacun dans son domaine et sa capacité à dire ce qu’il envisage pour la localité. Le député sortant, l’honorable Abdoulaye Koné, celui-là même que mon père, feu l’ambassadeur Fanny, a épaulé dans ses premiers pas en politique, chose qu’il reconnait d’ailleurs, devrait s’étendre sur son bilan. La priorité du moment, c’est le Folon.

Aujourd’hui, quels sont vos relations avec lui?

Je n’ai aucun problème politique ni de personne avec Koné Abdoulaye. J’ai toujours eu des relations respectueuses et cordiales avec mon aîné. Nous avons même eu à travailler main dans la main pendant la campagne référendaire de septembre 2016. Mieux, nous avons partagé à maintes reprises des repas à ma résidence familiale à Kaniasso. J’ai donc été peinée par la diffusion dans la presse des propos qui lui sont attribués concernant ma prétendue non appartenance au Rdr.

Avez-vous foi en votre victoire malgré le fait que vous devez faire face à la coalition au pouvoir?

J’ai foi au fait que la population de la région fera le bon choix, celui de son bien-être. C’est justement la raison pour laquelle, sur leur insistance encore une fois après la mairie, j’ai osé me présenter. J’ai confiance aux miens et à ma vision pour le Folon…Je suis persuadée que le défi du développement de notre région sera une réalité, j’ai le devoir de porter la voix des cantons Folon et Thrôn. Je le répète : Je suis une femme de défis, pas une indisciplinée.

Vous êtes maire de la ville de Kaniasso. Quel bilan faites-vous à ce jour de votre action?

Notre bilan, au niveau du budget municipal, s’illustre en termes de réalisations, comme suit : reprofilage de 10 km de piste, achèvement de l'hôtel de ville, construction de la bibliothèque municipale, réhabilitation du foyer des jeunes, construction de bacs à ordure, construction de 3 salles de classes et équipements en tables bancs, construction d'un hangar au marché de Koro, construction de logement pour les enseignants de Siola, réhabilitation de logements pour les enseignants de Kaniasso, réhabilitation du logement de l'infirmier, trois (03) lotissements effectués, construction d'un hangar pour le moulin au marché de Kaniasso, subvention annuelle à l'hôpital de Kaniasso à hauteur de 500 000 F Cfa / an, construction d'un bâtiment pour le laboratoire de l'hôpital, obtention de deux (02) ambulances, obtention de kits scolaires de la part de la Première dame pour les enfants de la commune.

Qu'avez-vous fait d'autres ?

La subvention annuelle de l'État étant de 57 000 000 de F Cfa au niveau du budget d’investissement, nous avons dû personnellement mettre la main à la poche pour financer des dons de médicaments à l'hôpital de Kaniasso, d'une valeur de 14 000 000 F Cfa, la construction du collège de Kaniasso d'une valeur de plus de 50 000 000 F Cfa, avec la scolarité gratuite, plus une bourse pour les meilleures élèves, avec à charge les salaires du personnel depuis septembre 2013. La mise en place du fonds Chantal Fanny pour les femmes du canton Thron. Le don à l'hôpital d'un électrocardiogramme, le soutien aux fonctionnaires de la commune, les dons aux indigents. Pour ne pas citer que cela…

Les Ivoiriens vous ont connu dans d’autres domaines, avant votre carrière politique. Quelles sont vos projets après les élections ?

J’entends continuer d’œuvrer au bien-être de nos populations en étendant mes actions à l’ensemble de la Sous-préfecture. J’envisage de développer l’une de mes passions qui est de promouvoir l'éducation pour tous, dans chaque contrée avec un accent particulier sur l'alphabétisation des femmes en milieu rural.