C’est vraiment une première. Le Bureau politique du Pdci-Rda qui se tient dans quelques instants, sort vraiment de l’ordinaire. Cette réunion banale d’ordinaire, se tient cette fois-ci, dans une ambiance très particulière. A quelques instants de ce Bureau politique, tout le siège du parti septuagénaire est verrouillé par les forces de l’ordre. C’est la grande armada qui a été sortie par le comité d’organisation piloté par le chef du Secrétariat exécutif, Maurice Kakou Guikahué, pour sécuriser la réunion qui s’annonce cruciale pour la suite des débats politique en Côte d’Ivoire.

Police, Gendarmerie, Garde républicaine, différentes unités de ces corps ont été mobilisées pour parer à toute éventualité. Tous les carrefours d’accès au siège du Pdci ont été verrouillés pour éviter d’éventuels manifestants susceptibles de perturber la quiétude des cadres et militants admis au Bureau politique. Ces forces de l'ordre sont aidés dans leur tâche par des jeunes recrutés et commis pour la sécurité privée. De gros gras bras arborants des brassards rouges estampillés ''Sécurité''.

Faut-il le signaler, cette réunion a été convoquée par le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, en vue de donner la position de son parti sur le projet du parti unifié. Un projet qui suscite un débat houleux au sein du vieux parti. Certains cadres ayant pris fait et cause pour le président de la République, Alassane Ouattara et son parti le Rdr, qui réclame à cor et à cri cette unification, quand le président Bédié et la direction du Pdci relègue cette question à une préoccupation secondaire, relativement à une alternance en 2020 revendiquée à leurs alliés du Rassemblement des Houphouëtistes (Rhdp) dans un élan de reconquête du pouvoir.

La salle du Bureau politique fin prête pour accueillir son monde

Le débat, qui fait rage sur la question, menace la survie de cette coalition au pouvoir, tenue pour l’instant par le chef de l’Etat, qui met la pression sur le Pdci-Rda pour avoir sa position officielle et entrevoir avec qui continuer la suite de son mandat. Alassane Ouattara a, en effet, annoncé la formation d’un nouveau gouvernement dans les prochains jours, mais avec uniquement les partisans du parti unifié. Dans le même temps, le président de la République retarde encore la nomination des 33 sénateurs dont il devrait publier la liste, attendant de voir plus clair dans le jeu de ses alliés, principalement du Pdci, qui traine les pas à s’engager dans l’unification, avant de franchir le cap.

Autant de préoccupations, qui suscitent beaucoup de passion depuis des mois, et pour lesquelles le Bureau politique du Pdci de ce jour est un carrefour déterminant, en prélude aux positionnements des uns et des autres pour 2020.

Notons que le président de la République, dans un entretien accordé au confrère panafricain, Jeune Afrique, le 3 juin dernier, n’exclut plus la possibilité d’un 3^ème mandat en 2020.

F.D.B

Infos: D.Y