Cette décision a été prise par le chef d'État-major des armées burkinabés, le Colonel Major Celestin Simporé, et a été formalisée dans une note d'information datée du mardi 24 octobre 2023.

Une mesure de réciprocité

Dans cette note, le Colonel Simporé a instruit que les stagiaires militaires burkinabés en formation à l'École militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville en Côte d'Ivoire soient renvoyés au Burkina Faso.  Il a également demandé aux autorités militaires burkinabés de prendre les mesures nécessaires pour accueillir ces élèves, officiers et sous-officiers dans les établissements militaires burkinabés.  

Selon des sources militaires citées par l'Observateur Paalga, un journal burkinabé, cette décision est une mesure de réciprocité, consécutive au fait que des pensionnaires ivoiriens du Prytanée militaire de Kadiogo, une école militaire située au Burkina Faso, manquent à l'appel lors de la rentrée scolaire 2023-2024.   Ce différend s'inscrit dans un contexte tendu, marqué par l'arrestation et la détention de deux gendarmes ivoiriens à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, depuis le 19 septembre dernier.

Les deux gendarmes ivoiriens avaient été arrêtés dans une zone revendiquée par le Burkina Faso alors qu'ils poursuivaient des contrebandiers

Les deux gendarmes ivoiriens avaient été arrêtés dans une zone revendiquée par le Burkina Faso alors qu'ils poursuivaient des contrebandiers.   

Dans une partie du Sud burkinabè et le Nord-Est ivoirien, la ligne de séparation entre les deux pays est floue. C’est ce qui, entre autres, a conduit à l’arrestation de deux gendarmes ivoiriens en territoire burkinabè.  Des négociations sont en cours entre les deux pays pour obtenir leur libération.   

Selon les informations de Jeune Afrique, un média français, le Capitaine Ibrahim Traoré et le régime de transition au Burkina Faso profiteraient de cette pour faire pression sur Abidjan afin d’obtenir le rapatriement de certains opposants burkinabés. Mais en face, ils se heurtent l’intransigeance du président Alassane Ouattara.

À cette situation vient s’ajouter des divergences déjà existantes sur les questions, notamment sous régionales, avec la situation au Niger où la CEDEAO avait menacé d’y intervenir militairement. Ces tensions persistantes entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont donc le reflet des profonds désaccords qui les opposent sur plusieurs affaires.

L'avenir des relations entre ces deux pays voisins et frère reste incertain. Il est impératif de trouver des solutions diplomatiques pour apaiser les tensions et résoudre les différends en suspens. Les derniers développements mettent en évidence l'urgence d'un dialogue constructif pour préserver la paix et la stabilité dans la région.