Le 26 février, l'administration Trump a annoncé l'élimination de plus de 90 % des contrats d'aide étrangère de l'USAID, soit une réduction de 92 % représentant environ 60 milliards de dollars. Cette décision a entraîné l'arrêt de milliers de programmes financés par les États-Unis à travers le monde.

Impact direct sur les programmes de lutte contre le VIH en Côte d'Ivoire

Nicholas Enrich, administrateur adjoint par intérim pour la santé mondiale à l'USAID, a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences humaines de ces coupes. Il a averti que ces réductions pourraient entraîner une augmentation des décès évitables, des incapacités, une déstabilisation et des risques accrus pour la sécurité nationale. Enrich a exhorté l'administration à reprendre tous les mécanismes d'aide vitale pour éviter une crise humanitaire.

La Côte d'Ivoire, avec plus de 400 000 personnes vivant avec le VIH et une prévalence de 4,8 % chez les travailleuses du sexe et de 7,7 % chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), dépend fortement des financements américains pour ses programmes de lutte contre le VIH. Depuis 2004, le Plan présidentiel d'urgence de lutte contre le sida (PEPFAR) a investi 2,4 milliards de dollars dans la réponse nationale contre le VIH, représentant 50 à 60 % des dépenses totales dans ce domaine.

Elvis Gnao, directeur de l'association Arc en Ciel à Abidjan, a décrit la situation comme une « mort silencieuse » pour les bénéficiaires. Suite à l'annonce des coupes, l'association a dû licencier une cinquantaine de personnes, réduisant drastiquement ses activités de prévention et de soutien aux populations vulnérables.

Des ONG locales en difficulté

Les ONG locales, telles que Conscience et Vie (COVIE) et Espace Confiance, ont également été gravement affectées. Kouamé Pélagie, présidente de COVIE, a exprimé son choc face à l'arrêt soudain des financements, qui couvraient 40 % de leurs ressources humaines et de leur fonctionnement. Camille Anoma, directeur d'Espace Confiance, a indiqué que leur organisation, qui offre des services à environ 50 000 personnes, dépendait à 80 % de l'aide américaine et faisait face à des restrictions sévères.

Les acteurs de la lutte contre le VIH craignent que ces coupes ne compromettent les progrès réalisés ces dernières décennies. La réduction des activités de sensibilisation, de prévention et de suivi communautaire pourrait entraîner une augmentation des nouvelles infections et une détérioration de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.

Filbert Guehi Lasso, président du Réseau Ivoirien des personnes vivant avec le VIH (RIP+), a exprimé sa profonde inquiétude : « Si maintenant, après ce long combat, j'ai des complications, ce sera très difficile pour moi et pour ma famille. On avait l'espoir de voir la fin de l'épidémie en 2030 mais maintenant, c'est tout le système qui est bouleversé ».

Hier, Trump a décidé de suspendre l'aide étatsunienne à l'Ukraine. C'est un nouveau coup de force qui vise à forcer la main de Zelensky pour qu'il signe un accord sur les minerais.

Les États-Unis montrent leur visage impérialiste sans fard.

Face à cela, nous constatons… pic.twitter.com/REqQEFJgpi

— Bastien Lachaud (@LachaudB) March 4, 2025