Ces derniers mois, on a constaté une récurrence de cas de suicide en Côte d’Ivoire…

La Côte d'Ivoire possède l'un des taux les plus élevés de suicide. L’OMS (Organisation mondiale de la Santé, ndlr) nous a classé dans les pays avec un fort taux de suicide en Afrique.

Est-ce que ce taux pourrait baisser les mois ou les années à venir ?

Pour l’instant, les choses se mettent en place. On ne peut pas faire de prévision pour l’instant. Mais je pense qu’avec l’implication des acteurs comme le programme national de santé mentale, comme moi qui suis du secteur privé, Je pense qu’on va y arriver. De plus, beaucoup de gens se préoccupent de la santé mentale et veulent faire des actions. Les choses pourraient aller de mieux en mieux.

Concrètement, qu'est-ce que la santé mentale ? Et qu'elles peuvent être ses causes ?

On parle de trouble de la santé mentale lorsqu’on a des moments difficiles, et qu’on a peur d’en parler. En ce qui concerne les causes, il faut savoir qu’il y a des facteurs qui peuvent pousser les gens à se sentir plus mal tels que la précarité économique, l’instabilité au niveau politique, comme on a pu les connaître ces dernières années. Il y a aussi, beaucoup de pressions sociales, scolaire et le burnout au travail. Ce sont tous ces facteurs qui peuvent entraîner des dépressions. Et lorsque ces dépressions ne sont pas prises en charge, elles vont pousser à des idées suicidaires et plus tard, au passage à l’acte.

Comment reconnaître une personne qui fait une dépression ?

On parle de signes de dépression quand la personne a des symptômes pendant au moins quinze (15) jours, et avoir ces symptômes tous les jours. Cela peut être une humeur triste, de la fatigue chronique, des troubles de sommeil, soit des insomnies, soit avoir sommeil toute la journée, ne pas avoir envie de se lever de son lit, ça peut être aussi des troubles au niveau de l’alimentation, ne pas vouloir manger ou trop manger, les troubles de la concentration.

Et le symptôme qui appelle plus l’attention, c’est la démotivation. Ne pas avoir envie de se lever de son lit, ne pas avoir envie de faire les activités qu’on aimait. Par exemple, quelqu’un qui était passionné par la musique, ou la danse, n’aura plus envie d’en faire. Voici les signes majeurs de la dépression.

Que doit faire une personne qui présente les symptômes que vous venez d’évoquer ?

Si la personne est en dépression, la solution est de consulter un professionnel de la santé mentale, que ce soit un psychiatre, un psychologue ou un thérapeute. Après évaluation de l’état de santé de la personne, le professionnel de santé mentale pourra adapter le traitement, soit par une thérapie, soit, si le cas est un peu plus grave, par des médicaments. Mais il faut savoir que les traitements peuvent être associés pour une meilleure efficacité. Il y a aussi des activités pratiques, des ateliers, des entretiens avec des professionnels et bien sûr des séances de relaxation.

Comment aider les personnes victimes de dépression qui restent seules ?

Le programme national de santé mentale fait régulièrement des campagnes de sensibilisation. Il y a le numéro 143 que le programme national de santé mentale a mis en place pour toutes les personnes qui vivent des difficultés, et qui sont seules dans leur coin. Elles peuvent appeler gratuitement ce numéro et elles seront mises en contacts avec des psychologues qui pourront les aider.

Pour ceux qui n'ont pas encore fait de dépression, quelles solutions pour l'éviter 

La meilleure solution que nous préconisons, c’est la prévention. C’est vraiment la prévention. Au niveau du ministère de la Santé, le problème de santé mentale est une priorité maintenant. Les activités de sensibilisation, de prévention vont se multiplier. Je pense qu’avec ces actions, on va pouvoir toucher beaucoup de monde.

En quoi vont consister ces campagnes de sensibilisation ?

C’est d’aller vers les populations. De plus, vous les médias, vous aussi, vous avez un rôle important à jouer. Pratiquement tout le monde à une télévision, une radio, un smartphone pour les informations en ligne, donc lors des campagnes de sensibilisation, il y aura des émissions en français, en langue locale également. C’est comme cela que le message va pouvoir passer.

Merci Dr !

C’est moi qui vous remercie !