Dans leurs courriers respectifs de préavis de grève déposés en septembre dernier, ces agents de l’Etat réclament de meilleures conditions de travail et de vie, ainsi que des primes spécifiques. 

Sévère mise en garde

En réaction à ces menaces d'arrêt de travail des enseignants, agents de santé et autres agents de la Protection sociale, qu’elle qualifie de violation de la loi n°92-571 du 11 septembre 1992, qui régit les modalités de la grève dans les services publics, la ministre Anne Désirée Ouloto, en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l'Administration, a choisi le ton de la fermeté.

Dans un communiqué datant du 11 octobre 2024, elle a rappelé que le gouvernement a consenti de nombreux efforts dans le cadre du protocole d’accord sur la trêve sociale, signé avec les centrales et faitières syndicales pour la période 2022-2027. Elle a dénoncé cette initiative de grève, soulignant que de tels actes pourraient fragiliser la paix sociale dans le pays.

Les contrevenants « s’exposent à des sanctions pécuniaires et disciplinaires, sans compter des poursuites pénales en cas de violences ou de voies de fait »

Anne Ouloto a exhorté les fonctionnaires à se désolidariser de cet arrêt de travail et à assurer la continuité des services publics, conformément à leurs obligations statutaires. Elle a également insisté sur le fait que le recours à la grève doit respecter une procédure légale, soulignant que les contrevenants « s’exposent à des sanctions pécuniaires et disciplinaires, sans compter des poursuites pénales en cas de violences ou de voies de fait ».

Les syndicats, notamment ceux du ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation regroupés au sein de l’Intersyndicale du MENA (IS-MENA), ont déposé leur préavis de grève le 23 septembre 2024. Parmi leurs principales revendications figurent l’octroi d’une prime d’incitation, la création de nouveaux emplois dans l’administration scolaire, ainsi que la revalorisation des indemnités liées aux examens. Ils demandent également le reversement des salaires retenus des enseignants grévistes de 2019 et 2020.

Dimanche 13 octobre 2024, une frange de syndicalistes reçue par la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Mariétou Koné, a choisie de se désolidariser de l’initiative de leurs camarades, privilégiant les discussions avec les autorités ministérielles.