La coopérative agricole Scoops Monhyako, fondée en janvier 2023 à Tounvè, a réussi un exploit remarquable : en moins d’un an, ces 200 femmes ont récolté près de 100 tonnes de manioc bio sur une parcelle de 5 hectares.

« Nous allons étendre nos surfaces cultivables à 30 hectares ».

Dans le dernier trimestre de 2024, elles ont officiellement présenté le fruit de leur travail, une production estimée à 5 millions FCFA. Sous la direction de Tiémoko Dosso, président de l’ONG OMED, la coopérative a su s’imposer grâce à un modèle agricole basé sur le travail collectif et l’absence de pesticides. Cependant, leur principal défi reste le transport des récoltes vers les marchés, les frais de location de camions absorbant une grande partie des revenus.

Des femmes au cœur du changement

À l’occasion de la première année d’existence de la coopérative, célébrée le 26 octobre 2024, Malobê Bamba, présidente de Scoops Monhyako, a souligné l’importance de cet accomplissement. « Nous venons de démontrer que la femme n’est pas la dernière roue du carrosse. Nous reprenons le pouvoir économique en devenant financièrement autonomes », a-t-elle déclaré devant une assemblée conquise.

L'accent a été mis sur l'autonomisation des femmes au sein du foyer, en les encourageant à développer des compétences et des activités génératrices de revenus.

L'objectif de cette #sensibilisation est d'accroître leur autonomie pour gérer les enjeux quotidiens. pic.twitter.com/TCo5uTTiwl

— MAISON DES JEUNES DU BURUNDI (@JeunesMaison) February 1, 2025

L’agriculture, longtemps perçue comme un secteur dominé par les hommes, devient ainsi un levier d’émancipation pour ces femmes. Grâce au soutien d’Imperial Tobacco, du ministère de l’Agriculture, de l’Anader et du ministère de la Femme, elles bénéficient d’un accompagnement technique et financier pour structurer leur production.

Vers une expansion ambitieuse

Face aux résultats encourageants de cette première récolte, la coopérative ne compte pas s’arrêter là. Ruth Allou, assistante du promoteur, a affirmé que des démarches sont en cours pour renforcer les partenariats existants et en nouer de nouveaux afin de soutenir encore plus ces travailleuses.

Dans cette dynamique, l’ONG OMED a déjà pris des mesures concrètes : l’acquisition d’une moto-tricycle et d’une machine à broyer le manioc, ainsi que la construction d’un entrepôt de stockage. « Nous allons étendre nos surfaces cultivables à 30 hectares », annonce Tiémoko Dosso, lançant un appel aux bonnes volontés pour accompagner ces femmes dans leur quête d’indépendance financière.