Des filles nigérianes victimes de trafic, Air Peace s’insurge et organise leur rapatriement gratuit de ses compatriotes. Face à une nouvelle affaire de traite d’êtres humains impliquant de jeunes filles nigérianes victimes de trafic vers la Côte d’Ivoire, le président d’Air Peace Group, Allen Onyema, a pris une initiative de ramener au bercail en toute gratuité les victimes et leur offrir une prise en charge médicale complète.

Un appel à la solidarité nationale et internationale

Dans une déclaration publiée sur le réseau X (ex-Twitter) de l’entreprise, Onyema s’est dit profondément choqué et a fermement condamné ce trafic : « Nous devrions décourager le trafic de toute sorte. C’est inhumain, insensible et impie. » Il a assuré que son entreprise prendrait en charge le retour de toutes les filles concernées au Nigeria, ainsi que leur examen médical et traitement gratuit à l’hôpital international Duchess à Ikeja. Le convoi devrait s’organiser dans les semaines à venir.

Allen Onyema ne s’arrête pas là. Il exhorte l’ambassade du Nigeria en Côte d’Ivoire à localiser et regrouper les filles pour faciliter leur évacuation. Il interpelle également les autorités nigérianes. « Nous appelons le gouvernement fédéral à prendre en charge leur éducation et à faciliter leur réintégration dans leurs familles. » Cette mobilisation rappelle les précédentes actions d’Air Peace dans des contextes similaires. L’entreprise avait participé aux évacuations de Nigérians lors des violences xénophobes en Afrique du Sud en 2018, ainsi que pendant la guerre au Soudan.

L’affaire relance la question du trafic d’êtres humains en Afrique de l’Ouest, souvent facilité par la pauvreté, le manque d’opportunités et la manipulation de jeunes vulnérables. Si Allen Onyema a salué les efforts de sensibilisation, il insiste sur le fait que ces crimes doivent être éradiqués par des actions collectives, en appelant à « une mobilisation de tous les acteurs publics et privés ».

Un drame similaire pour des Ivoiriens au Nigeria

Ce type de trafic ne concerne pas que les Nigérianes. Neuf Ivoiriens, retenus contre leur gré dans une maison au Nigeria dans des « conditions intenables », ont récemment été rapatriés grâce à l’intervention de l’ambassade ivoirienne à Abuja en janvier dernier. Selon Gaoussou Karamoko, directeur général des Ivoiriens de l’Extérieur au ministère des Affaires étrangères, ces victimes ont échappé à un réseau pyramidal de traite d’êtres humains opérant au Nigeria.

Parmi les rapatriés, Mamadou Bora, 25 ans, a raconté son calvaire après avoir été attiré à Abuja par une connaissance : « C’est un ami qui m’a contacté pour me parler d’une opportunité à Abuja. Comme je le connais bien, je lui ai fait confiance. » Aujourd’hui, il se remet doucement dans les locaux de la Direction générale des Ivoiriens de l’Extérieur à Abidjan, aux côtés des huit autres victimes. Cependant, une trentaine d'autres personnes, dont une dizaine de jeunes femmes, sont encore sur place, selon les autorités ivoiriennes.