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Reportage exclusif: 8 années sur les traces d’un hermaphrodite
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23 February

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<p style="text-align: justify;" >Ces cas sont rares. Et pourtant, il en existe. Ces enfants qui naissent avec une ambiguïté sexuelle caractérisée par la présence voisine de deux sexes de nature opposée. En biologie, cette présence conjointe des deux organes sexuels, est désignée sous le vocable d’hermaphrodisme. Huit ( 08) années durant, nous nous sommes intéressés à un hermaphrodite. Il vit à Abengourou. Une grande frange de la population connaît son état. Mais personne n’ose véritablement aborder le sujet avec lui. Notre reportage.</p> <p style="text-align: justify;" > </p>
Courant août 2011, en milieu de matinée dans la capitale de l’Indénié, nous recevons un appel téléphonique. Au bout du fil, un gendarme à la retraite. Il veut nous rencontrer. En urgence. Les minutes qui suivent, nous rencontrons notre interlocuteur à la gare de nuit de Niablé. C’est au sud-est de la ville d’Abengourou.
Nous sommes au quartier ‘’Mossikro’’. Le gendarme à la retraite nous conduit dans une cour commune, non loin de là. Depuis plusieurs mois, c’est ici que réside dame Lomé Christine, une ménagère avoisinant la quarantaine, et mère de cinq enfants.
Au nombre de ces enfants, l’un est particulier. Il a deux sexes : un mâle et une femelle. L’infortunée dame va alors nous faire revivre les premiers moments de l’existence de son fils.
Selon elle, c’est dans le courant de l’année 2001, alors que le crépuscule s’annonce, le cri strident de son nouveau-né se laisse entendre dans un modeste bourg de la sous-préfecture de Zaranou, dans le département d’Abengourou. La joie est immense au sein de la famille.
Et pourtant, les premiers rituels sacrifiés, les matrones constatent une anomalie. Le bébé est pourvu à la fois d’un sexe mâle et d’un organe femelle. C’est un hermaphrodite. Comme une traînée de poudre, la nouvelle parcourt la bourgade. Le père de l’enfant est sérieusement affecté par la malformation de son nouveau-né. Tenant compte du fait que l’organe mâle de son bébé est plus saillant, (contrairement à son sexe féminin qui parait plus discret), le planteur décide alors, de donner un nom masculin à son fils. Il le nomme Koffi N’dri Yves Alexis.
Rongé plus tard par la maladie et le chagrin, l’infortuné planteur trouve finalement la mort. Dame Lomé Christine, devenue jeune veuve, déménage alors dans la ville d’Abengourou où elle s’installe au quartier Comikro.
Là, elle vit seule avec tous ses enfants. Dès que son dernier bébé a 4 ans environ, elle le soumet à un examen médical, pour déterminer son véritable sexe. Au Chr d’Abengourou où elle est reçue, les praticiens indiquent que le sexe masculin est prédominant. Il faut donc procéder à une ablation du sexe féminin, pour permettre à l’organe masculin de mieux se développer. Evidemment, cela nécessite des moyens financiers. Hélas, jusqu’en 2011, le jeune Koffi N’dri Yves Alexis traîne encore ses deux sexes, faute d’argent.
Difficile intégration sociale
Face à ce cas peu ordinaire, nous choisissons de suivre de plus près le môme, et de trouver les moyens de mobiliser des ressources financières, en vue d’une intervention chirurgicale.
En attendant, comment vit-il son handicap ? « Mon enfant, apparemment, se porte bien. Quand il était plus jeune, il se plaignait souvent de douleurs au bas-ventre. Mais ces douleurs ont finalement cessé », témoigne la mère.
Nous nous rendons à l’Epp Agni 2 où en 2011, N’dri Alexis fait la classe de Ce1. Son enseignant que nous approchons pour un échange discret, n’est même pas au courant que son élève a une malformation. Il joue parfaitement avec ses autres camarades. Au demeurant, il le trouve très turbulent, et n’est pas très régulier en classe. Qu’à cela ne tienne.
Avec l’accord des parents du jeune écolier, nous sollicitons le Centre social de la Direction régionale de la famille, de la femme et de l’enfant de l’Indénié-Djuablin, pour l’ouverture d’un dossier le concernant. Parallèlement, une demande d’aide est publiée dans le quotidien Soir Info. Malheureusement, la réaction de bonnes volontés reste timide.
Pis, un lecteur d’origine européenne résidant à Abidjan, menace d’intenter un procès contre dame Lomé Christine, si elle osait choisir le sexe de l’enfant. « De quel droit vous permettez-vous de choisir le sexe d’un enfant ? Laissez-le grandir, et quand il sera grand, il pourra choisir son sexe en toute connaissance de cause », vocifère-t-il au téléphone. Des mois passent.
En définitive, le jeune Koffi N’dri Yves Alexis, dont l’entourage suspecte le mal, finit par abandonner l’école. Face à la risée du voisinage, il s’isole. Il est de moins en moins présent dans le cocon familial.
De fait, dès les premières lueurs du jour, il quitte le domicile de sa mère, pour ne retrouver les siens que tard dans la nuit. De plus en plus, le jeune hermaphrodite, qui a du mal à retenir ses urines, s’accommode difficilement de la compagnie de ses camarades de jeu.
Au surplus, la situation socio-économique précaire des parents en rajoute à sa situation déjà difficile. Démunie, sa génitrice, astreinte à vivre dans une cour commune, au quartier ‘’Comikro’’, est soumise à la promiscuité, avec son corollaire de commérages quotidiens. L’environnement se trouve ainsi peu propice à un développement psycho-social harmonieux du jeune hermaphrodite.
La mystérieuse transformation d’Alexis en jeune fille
2019. Voilà maintenant huit (8) ans, que nous nous intéressons au vécu de Koffi N’dri Yves Alexis, devenu adolescent. Et là, l’on se rend compte que tout le monde s’est littéralement trompé sur le cas de l’enfant.
Celui à qui le géniteur avait attribué un nom masculin, présente désormais les allures d’une jeune fille. Poitrine généreuse, voix de plus en plus efféminée. En réalité, c’est une femme en devenir. Yves Alexis attire de plus en plus la curiosité de son entourage.
Au début du mois de février, nous échangeons à nouveau avec lui ou elle. L’ayant mis en confiance depuis le premier jour, il nous appelle ‘’Papa’’. Et là, nous nous rendons compte qu’il (elle) assume de plus en plus son état d’hermaphrodite. Il (elle) porte désormais des boucles d’oreille, même si (elle) continue de s’habiller comme un jeune garçon.
Son souhait le plus ardent, c’est de trouver enfin cette âme généreuse qui va l’aider à soigner sa malformation, et lui donner l’occasion de vivre une vie normale.
En attendant, au quartier Agnikro-extension où il (elle) se rend souvent pour passer la journée, Alexis donne de temps en temps un coup de main à des familles en quête d’eau, au puits. La cuvette sur la tête, il (elle) tient bien déjà son rôle de femme.
Zéphirin NANGO (Correspondant régional)
EN ENCADRE
Les éclairages des praticiens
Le corps médical considère l’hermaphrodisme, le plus souvent, comme une maladie congénitale, malgré l'absence de problèmes de santé associés, et malgré un potentiel érotique comparable à celui d'un mâle ou d'une femelle.
Selon les praticiens, une personne atteinte de cette condition, est le plus souvent infertile, même si on rapporte des cas d'ovulation ou de spermatogénèse. Les taux de testostérone et d'œstrogène ont souvent tendance à s'inhiber l'un et l'autre.
A les en croire, les ambiguïtés sexuelles requièrent souvent des traitements complexes, mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire (pédiatres, endocrinologues, généticiens, radiologues, chirurgiens ...). Ils estiment que la prise en charge doit être le plus rapide possible, pour éviter au maximum à l’enfant, des séquelles psychologiques.
La grosse difficulté est surtout d’ordre éthique : quel sexe choisir ? Toujours selon les mêmes spécialistes, c’est souvent le sexe féminin qui l’emporte, car il est le moins difficile à réaliser chirurgicalement, et donne plus de chances de fertilité, même s’il implique un traitement hormonal à partir de la puberté. Ce qui nécessite des moyens financiers importants.
En tout état de cause, il ressort de nos investigations, que sans un traitement adéquat avant l’âge de la puberté, les hermaphrodites abordent évidement leur sexualité avec une grande appréhension. De fait, ils se sentent peu attirants, craignent le regard des autres. Aussi, l’idéal serait qu’à la naissance, on pratique l'ablation de l'attribut le moins développé, opération doublée d'une hormonothérapie. Qu'adviendra-t-il donc, de notre petit ( petite) Yves Alexis ?
Nous restons attentif.
Z. N.
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