Ce colloque international du dialogue inter-religieux s'est ouvert ce mercredi 23 février 2022 en Côte d'Ivoire à l'hôtel Radisson Blu d'Abidjan Port-Bouët. Il est placé sous le thème central : "Le message éternel des religions", notamment la paix.

Initiative conjointe

Il s'agit d'une initiative de la Fondation Mohammed VI des Oulema Africains et du Conseil supérieur des Imams, des mosquées et des affaires islamiques (Cosim).

Ce colloque prendra fin ce vendredi 25 février 2022 par l'adoption entre les participants d'une charte de la paix dite "La charte d'Abidjan". Faut-il le souligner, le terme Oulema fait référence aux docteurs de la loi musulmane, les juristes et théologiens.

Dr. Si Mohamed Rifki, secrétaire général de la Fondation Mohammed VI des Oulema Africains, a relevé l'impératif de porter partout la parole de Dieu et ses vertus pour le bonheur des peuples africains. "Le dialogue inter-religieux est d'abord un état d'esprit. L'essentiel c'est que nous devons toujours apprendre à nous parler et à nous solidariser", a-t-il estimé.

"La fondation a toujours proné les valeurs de l'unité en Afrique"

Cheikh Ndiaye Salehou, au nom des Oulema de la Fondation Mohammed VI des Oulema Africains, a fait savoir que la fondation a toujours proné les valeurs de l'unité en Afrique, engagée contre la radicalisation, l'extrémisme et le djihadisme. "Tournons le dos aux discensions par le retour aux sources pures de la religion", a-t-il lancé un appel.

Cheikh Ndiaye Salehou a insisté sur la nécessité plus que jamais de l'ouverture entre les religions à travers un dialogue apaisé et une parole commune. "Un dialogue qui préserve l'humain", a-t-il attiré l'attention.

Actions concrètes en vue

Le guide religieux a exhorté à un dialogue constructif débouchant sur des actions concrètes au niveau de la famille, de l'école, de la société civile, de la formation et la sensibilisation des cadres religieux.

Il s'agit par ailleurs d'impliquer au-delà des pouvoirs publics, les acteurs religieux dans le combat contre la radicalisation et l'extrémisme religieux violent.

En ce qui le concerne, le Secrétaire général de la Présidence de Côte d'Ivoire, Abdoudrahmane Cissé, représentant le Chef de l'État Alassane Ouattara, s'est réjoui des efforts de la Fondation Mohammed VI des Oulema Africains "en vue de faire connaître les valeurs d'un islam tolérant en Afrique".

Cadre de réflexions profondes

Ce colloque international, cadre de réflexions profondes et d'échanges, concerne toute l'Afrique, en particulier l'Afrique de l'ouest touchée par le terrorisme. Il a un deuxième objectif majeur, "la pérennité du message éternel de paix des religions envers la société ivoirienne, africaine et l'humanité entière". 

Cheikhoul Aïma Ousmane Diakité, président du Cosim, a expliqué le choix d'Abidjan pour cet important colloque international du dialogue inter-religieux. Pour lui, Abidjan est la capitale du dialogue inter-religieux.

"Des sachants l'ont appelé le dialogue du silence", a-t-il confié. Un dialogue qui, dira-t-il, a permis de circonscrire une récente crise militaro-politique dans des proportions raisonnables. "Qu'Allah nous assiste et nous aide à obtenir des résultats positifs", a plaidé le président du Cosim, en présence de Dr. Saïd Chabbar, représentant officiel du Conseil supérieur des Oulema du royaume du Maroc.

Menace sur la paix mondiale

Le président de la section de la Fondation Mohammed VI des Oulema Africains en République de Côte d'Ivoire, Cheikh Moustapha Sonta, a lui, indiqué que ce colloque se tient dans un contexte où l'extrémisme violent menace la paix mondiale.

Dialoguer suppose la reconnaissance et la connaissance des dialogués dans la vérité

Il a souligné le leadership du roi Mohammed VI du Maroc qui a pesé dans l'organisation de ce colloque international.

De son côté, Mgr Ignace Dogbo Bessi, président de la conférence des évêques catholiques de la Côte d'Ivoire, a fait remarquer que ce colloque est le signe que le dialogue inter-religieux est une réalité en Côte d'Ivoire.

Selon lui, dialoguer suppose la reconnaissance et la connaissance des dialogués dans la vérité. "Les religions ont un message à délivrer aux hommes", a-t-il noté.

Parfait KOFFI