Cette organisation estime entre 1500 et 2000, le nombre de chimpanzés vivant en Côte d’Ivoire. La population de chimpanzés a chuté de plus de 90% en Côte d’Ivoire entre 1990 et 2007, notamment en raison de la perte de leur habitat.

Trois bébés chimpanzés, saisis en 2023

En 2023, ce sont au total trois bébés chimpanzés qui ont été saisis par les autorités ivoiriennes. La dernière saisie date du 20 décembre dernier à Blolequin, localité située à l’ouest de la Côte d’Ivoire. 

Ce jour-là, les hommes de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT) et de la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF) assistés par EAGLE-Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées ont appréhendés deux individus en flagrant délit de vente d’un bébé chimpanzé âgé entre un et deux ans.

Les enquêtes ont révélé que ces deux individus appartenaient à un réseau de trafic d’animaux vivants depuis l’ouest de la Côte d’Ivoire. Le bébé chimpanzé saisi qu’ils tentaient de marchander avait été acheminé depuis le Libéria jusqu’à Blolequin en Côte d’Ivoire dans le but d’être vendu comme un animal de compagnie.

Le spécimen saisi a été remis à l’ONG Akatia sur instruction de la Direction de la Faune et des Ressources Cynégétiques, le mardi 21 novembre 2023.  L’ONG se chargera de le réhabiliter dans le sanctuaire des chimpanzés où le bébé pourra grandir parmi d’autres orphelins. Le 28 novembre 2023, les trafiquants étaient condamnés à 3 mois de prison avec sursis par le Tribunal de première instance de Guiglo.

Selon le coordinateur du projet EAGLE en Côte d’Ivoire, Gaspard Julien-Laferrière, les spécialistes estiment que c’est entre 7 et 10 adultes chimpanzés qui sont tués pour la capture d’un seul bébé chimpanzé

Selon le réseau EAGLE, la chasse pour la capture est également une des causes de la disparition de l’espèce. En effet, selon le coordinateur du projet EAGLE en Côte d’Ivoire, Gaspard Julien-Laferrière, les spécialistes estiment que c’est entre 7 et 10 adultes chimpanzés qui sont tués pour la capture d’un seul bébé chimpanzé.

« Vivant en communauté, les chimpanzés adultes préfèrent se faire tuer plutôt que d’abandonner leurs bébés. Beaucoup de bébés chimpanzés ne survivent pas à la captivité, et ceux saisis ne représentent que la pointe émergée de l’iceberg. C’est un trafic ou des groupes entiers peuvent être massacrés pour la vente d’un individu. », indique-t-il.

En Côte d’Ivoire, le chimpanzé est inscrit à l’annexe I de la loi ivoirienne n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n°65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. L’animal est intégralement protégé, donc le transport, la capture, la possession, la commercialisation d’un spécimen vivant ou mort est formellement interdit.