Qu'est ce qui a motivé l'organisation de ''Abidjan World Music Festival''?

Je me suis rendu compte à un moment donné qu'il n'y avait pas assez de festivals en Côte D'Ivoire, comme c'est le cas dans certains pays de la sous-région tels que le Burkina Faso. Il nous est donc apparu normal d'organiser ''Abidjan World Music Festival'' car Abidjan mérite un festival de cette trempe.

Quelle est la particularité de ce festival?

Nous voulons tout d'abord que lors de ce festival, il y ait des découvertes de jeunes talents que nous accompagneront ensuite pendant un an et qui pourront connaître à la longue, un développement artistique. A l'intérieur de ce festival, il y a ce que nous appelions il y a une quinzaine d'années, la Nuit du Poro qui devient les ''Poro Awards'' qui nous permettra de distinguer et les artistes ivoiriens et des artistes internationaux parce que nous estimons que le brassage avec d'autres artistes est un facteur d'émulation. Autour de tout cela, il y a des rencontres professionnelles qui permettront aux acteurs du secteur de la musique de discuter de leur métier, de partager leurs expériences de façon à faire progresser ce milieu. Nous prévoyons également unvillage du festival, un espace gastronomique, une exposition-vente des produits musicaux et des concerts off au ‘’ Jardin du Canal au bois’’ au carrefour Solibra à Treichville. Tout cela prendra fin avec le concert de clôture dénommée ''Nuit du Mandingue'' avec Salif Kéïta qui est le porte étendard de la musique Mandingue à travers le monde. Il en est d'ailleurs le parrain artistique.

Le concours de détection de talents dénommé ''Génération à venir'' a démarré avec la première présélection. Comment les choses se passent-elles à ce niveau?

Tout se passe très bien. J'ai été surpris par la qualité de la première manche. Le niveau était bon et le vainqueur le mérite amplement. Cela nous encourage à continuer. La seconde manche éliminatoire aura lieu le 15 Avril et la dernière manche le 29 Avril avant la finale qui est prévue pour le 3 Mai 2012 à l'ouverture du festival. A cette finale, il y aura les présélectionnés du Mali et du Burkina Faso qui affronteront ceux de la Côte d'Ivoire. Nous espérons que nos artistes remporteront la palme d'or.

L'expérience a démontré que souvent en Côte D'Ivoire des structures organisent des concours avec de belles promesses, mais souvent, le lauréat est laissé pour compte à la fin. Quelle sont les mesures que vous avez prises pour éviter que le groupe vainqueur de ce concours ne subisse le même sort?

N'oubliez pas que depuis 30 ans, je suis manager d'artiste. Je pense que ce qui est important, ce n'est pas tant de présélectionner des groupes, mais de les accompagner. Un groupe peut sortir du studio et chanter très bien, mais ne pas bouger parce qu'il n'est pas suivi. C'est comme une entreprise qui n'a pas de directeur, elle ne peut pas fonctionner toute seule, ce n'est pas possible. Ce n'est pas notre ambition car nous voulons leur ouvrir de nouveaux horizons à l'international. Ce sera un accompagnement vraiment professionnel pendant une année. Après, nous trouveront une écurie où l'insérer pour continuer ce que nous avons entrepris.

Concernant les ''Poro Awards''. De façon pratique, à quoi le public devra s'attendre ce soir du 4 Mai 2012?

C'est une soirée de récompense avec des remises de trophées. Il y aura neuf catégories qui recevront des prix. En dehors de ces catégories-là, il y aura un ''Wembélé d'Or'' qui sera décerné à l'artiste qui aura fait la meilleure vente de CD en Côte D'Ivoire durant ces deux dernières années. Un artiste de notoriété international qui a une renommée acquise aura un ''Poro D'or'' et enfin, nous donnerons un ''Poro d'honneur'' pour reconnaître le talent des artistes qui font bouger les scènes internationales que nous appelons les ''Nouvelles Scènes''.

Quels sont les bénéfices que vous attendez de ce festival?

Ce que nous recherchons aujourd'hui, c'est de faire bouger le Palais de la Culture comme nous l'a recommandé le Ministre de la Culture, notre Ministre de tutelle. Nous voulons aussi faire comprendre aux artistes ivoiriens que tout le monde peut arriver au sommet, à la seule condition de prendre son travail au sérieux.

Solange A.