Rumeurs de Coup d’Etat en Côte d’Ivoire

Les récentes sorties du Front Populaire Ivoirien (FPI) inquiètent le pouvoir. « Déstabilisation du régime : le FPI appelle à la révolte », est le titre à la Une de Le Mandat. On lit dans ce journal que Laurent Akoun (SG du parti de Gbagbo) a appelé les Ivoiriens à se lever contre le pouvoir de Ouattara. C’est pourquoi, il ajoute que ce dernier doit être arrêté. A sa suite, Le Nouveau Réveil estime que « Le FPI veut créer sa République », au regard des propos tenus par ses responsables tels que « Ouattara n’est pas notre président… ou (…) Depuis, le 11 avril, il n’y a pas d’Etat en Côte d’Ivoire ». Ce quotidien avance que des attentats terroristes sont programmés par les partisans de Gbagbo à Abidjan. En renfort, Le Jour Plus donne cette alerte : « Coup en préparation contre le régime Ouattara : des gendarmes font rentrer des centaines de combattants ». Il tient cela des services de renseignements qui ont révélé que des mercenaires venus du Ghana entrent dans le pays à partir du Krinjabo. Notre Voie répond simplement que « Le FPI se réveille, Ouattara tremble ». Pour ce journal, les dernières activités organisées par le parti de Gbagbo qui montrent que le FPI ne veut pas dormir sont les raisons de la peur du régime. Cependant, Le Quotidien d’Abidjan note que le mal est à l’intérieur du régime au pouvoir. Il explique que « Les Forces armées des forces nouvelles (FAFN) se retournent contre leurs parents, se faisant coupeurs de route, braqueurs, etc… ». Tels sont pour lui les vrais déstabilisateurs. Quant à Aujourd’hui, il révèle que dans le sérail présidentiel, on accuse Soro de laxisme, laissant faire ses chefs de guerre qui n’obéissent pas aux consignes dans l’intention de mettre la pression sur le régime qu’il soupçonne de vouloir le liquider.

Brouilles au RHDP

Les choses vont mal au sein du Rassemblement des houphouetistes pour la paix et la démocratie (RHDP). « Le PDCI totalement désemparé » écrit Nord-Sud Quotidien (pro-Soro) à sa Une quasiment consacrée à une contre attaque contre Le Nouveau Réveil (pro-PDCI) qui, dans sa parution d’hier, a titré. « Des pro-Soro veulent-ils déstabiliser Ouattara… avec la complicité du FPI ». Ces désaccords entre les alliés du pouvoir semblent profonds, ressortent Aujourd’hui et Le Temps. Le premier dit : « Ahoussou Jeannot va en guerre contre Soro ». Il informe que l’actuel premier ministre a décidé de se séparer des proches de son prédécesseur pour faire place aux militants PDCI. Une chose mal appréciée à la Primature. Par contre le second, prétend que « Ahoussou a déjà des problèmes : Les ministres bafouent son autorité ». Il fait savoir que le Premier Ministre est boycotté au point de lâcher : « Je ne peux pas comprendre que des ministres soient à Abidjan et ne viennent pas au Conseil des ministres ».

18 juin à la CPI

A l’approche du procès de Laurent Gbagbo, Le Nouveau Courrier titre : « Avant sa comparution, les lignes bougent ». Il confirme qu’un pays africain veut recevoir Gbagbo après « sa mise en liberté provisoire » et aussi que Banny (président de la CDVR) veut aller le voir à la Haye, mais a peur de Ouattara. De son côté, Le Temps fait parler l’exilé, Serges Kassy, qui affirme qu’à propos du 18 juin, « toute l’Europe va bouger ». Car, selon lui, le monde entier commence à avoir une autre vision sur la crise ivoirienne. Un rêve pour lequel, à en croire Marine Le Pen interviewée par Inza Kigbafori de Le Patriote, en France le 3 mai 2012, le FPI ne doit pas compter sur Hollande. « Gbagbo n’a rien à espérer des socialistes français », a-t-elle déclaré.

Investiture de François Hollande

La Côte d’Ivoire absente. Ce qui fait écrire Le Quotidien d’Abidjan : « Ouattara indésirable à l’Elysée. Les portes déjà fermées au Président ivoirien ». Il révèle par ailleurs que lors de sa dernière rencontre avec Sarkozy, « Ouattara a été sommé de libérer les prisonniers pro-Gbagbo ». Le Temps en rajoute : « Passation de charges à l’Elysée : Hollande prend le pouvoir, Dramane en perd le sommeil ». L’Expression leur fait savoir également que le FPI, socialiste comme Hollande, n’y a pas été invité non plus. « Les socialistes ivoiriens ignorés » écrit-il. Les raisons évoquées par un expert de la politique internationale, selon ce quotidien, sont que le FPI est suspendu de l’Internationale socialiste et qu’il serait incongru pour François Hollande de s’accommoder d’un Gbagbo Laurent à qui la communauté internationale reproche de nombreux crimes de sang ».

Union Africaine

Au sujet de l’élection du président de la Commission de l’Union Africaine (UA), L’Intelligent d’Abidjan écrit : « Désaccord total à Cotonou entre les chefs d’Etats », alors que le président ivoirien a indiqué que c’est la dernière réunion sur la question. Quant à Aujourd’hui, il estime que le Président sud-africain, Jacob Zuma, qui a positionné son ministre comme candidat à cette élection, a inquiété Ouattara qui est pour le candidat du Gabon, Jean Ping. Pour L’Expression, tout s’est bien passé à cette rencontre. « Ouattara et ses pairs ont bouclé le dossier de la présidence de l’UA ». Il fait savoir que le nouveau code électoral a été élaboré pour permettre l’élection du futur président de la Commission.

César DJEDJE MEL