Après Yamoussoukro et Adzopé, la ville de Dabou a accueilli une étape clé du programme de renforcement de la sécurité routière avec l’installation officielle du comité régional des Grands Ponts (Dabou, Jacqueville, Grand-Lahou). Sous la présidence du préfet de région, N’Zi Kanga Rémi, cette initiative vise à intensifier les efforts locaux pour réduire les accidents de la route.

Selon les données de l’Office de Sécurité Routière (OSER), le taux de mortalité sur les routes affiche une tendance à la baisse, mais reste préoccupant. Entre 2021 et 2024, le nombre de décès a diminué, passant de 25 à 22 pour 1 000 habitants à l’échelle nationale. À Dabou, 304 accidents ont été enregistrés entre janvier 2024 et mars 2025, causant 30 morts et 455 blessés.

Une mobilisation collective pour des routes plus sûres

Le ministre des Transports, Amadou Koné, a rappelé que la lutte contre l’insécurité routière ne peut être efficace sans une mobilisation de tous les acteurs. "Chaque usager a un rôle à jouer, qu’il soit conducteur, passager ou piéton. La sécurité routière doit être un engagement collectif impliquant les autorités locales, les transporteurs et la société civile", a-t-il déclaré.

Mis en place par arrêté ministériel le 2 août 2021, les comités régionaux et locaux de sécurité routière ont pour mission de surveiller le réseau routier, proposer des plans de circulation adaptés, identifier les zones à risque et mettre en œuvre des actions préventives. Ces structures réunissent des représentants de l’administration, des forces de l’ordre, des transporteurs, des chefs religieux et traditionnels ainsi que des associations citoyennes.

Des actions concrètes pour renforcer la prévention

Le ministre a insisté sur l’importance des réformes entreprises depuis 2021, notamment la sensibilisation au respect du Code de la route, le port obligatoire du casque pour les motocyclistes et l’adoption de technologies de contrôle et de prévention.

Dans ce cadre, Amadou Koné a remis deux radars mobiles aux autorités locales afin de renforcer la vidéoverbalisation des excès de vitesse. D’autres dispositifs, comme des systèmes d’alerte par téléphone portable, seront déployés dans les mois à venir pour mieux informer les usagers et prévenir les risques.

S’adressant aux transporteurs, le ministre a souligné que le respect des règles de circulation est essentiel pour garantir la sécurité de tous. "Notre objectif n’est pas de sanctionner, mais d’accompagner. Toutefois, les lois doivent être appliquées. Le port du casque et le respect des limitations de vitesse ne sont pas des choix, mais des impératifs de sécurité", a-t-il martelé.

Un appel aux leaders communautaires

Au-delà des mesures réglementaires, Amadou Koné a sollicité l’implication des chefs religieux et communautaires pour déconstruire certaines croyances pouvant mettre en danger les usagers de la route. Il a notamment mis en garde contre les idées selon lesquelles des objets mystiques offriraient une protection contre les accidents.

Avec la mise en place des comités régionaux et locaux, la Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de lutte contre l’insécurité routière. Ce modèle participatif et décentralisé vise à instaurer des comportements responsables sur le long terme et à réduire significativement les accidents.

Les résultats de cette approche seront attentivement suivis, mais l’objectif est clair : atteindre une baisse de 25 % des accidents mortels d’ici 2025 et de 50 % à l’horizon 2030, conformément aux ambitions de la Stratégie Nationale de Sécurité Routière 2021-2025.

Avec Sercom