Devant les acteurs de la transformation nationale, ce mercredi 26 mars 2025, le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la patrie (CNSP), le Général Tiani, a signé le décret de promulgation de la charte de la transition. Cet acte solennel intervient dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations issues des assises nationales, organisées du 15 au 20 février 2025, et engendre  un nouveau départ pour le Niger.

Continuité et légitimation de la transition

« Cette charte ouvre un nouveau chapitre pour notre nation, en posant les bases d’une refondation durable et inclusive, » a déclaré M. Mahamane Roufai Laouali, secrétaire général du gouvernement, lors de la cérémonie. Le Chef de l’État a officiellement porté la double casquette de Président de la République et de Chef de l’État, soulignant ainsi l’importance symbolique et opérationnelle de la transition.

La charte de la transition, dont les grandes lignes ont été dévoilées par le secrétaire général du gouvernement, fixe plusieurs principes cardinaux destinés à guider la refondation du Niger. Parmi celles-ci, la durée modulable de la transition est l’un des points essentiels, établie pour une période de cinq ans, adaptable en fonction des avancées et des défis rencontrés sur le terrain.

« La flexibilité de cette période de transition nous permettra d’ajuster nos stratégies au fur et à mesure, afin de répondre au mieux aux attentes de nos concitoyens, » a souligné le Général Tiani lors de son investiture. En outre, la charte prévoit la mise en place d’un cadre institutionnel renouvelé, visant à restaurer la confiance des populations dans leurs institutions et à favoriser une gouvernance transparente et participative.

Des actions de première main

Parmi les mesures phares, la réforme du paysage politique a été actée par la signature de deux ordonnances : l’une portant sur la dissolution des partis politiques et l’autre sur la libération de certaines personnes prévenues ou condamnées. Ces décisions radicales traduisent une volonté forte de réinitialiser le système politique, afin d’envisager une refondation sur des bases plus justes et inclusives.

L’investiture officielle du Général Tiani en tant que Président de la République ne se limite pas à un simple changement de titre. Lors de la cérémonie, il a également été élevé au rang de Général de Corps d’Armée et nommé Grand Maître des ordres nationaux du Niger, la plus haute distinction honorifique du pays. Ce double avancement militaire et politique souligne l’importance stratégique de son leadership dans cette phase de transition.

D’après les responsables de la cérémonie, cette double investiture vise à renforcer l’autorité de l’État en période de refondation. « La promotion exceptionnelle du Général Tiani au grade de général d’armée, ainsi que son investiture en tant que Grand Maître des ordres nationaux, illustrent la confiance placée en sa capacité à conduire le Niger vers une ère de renouveau et de stabilité, » a affirmé M. Mahamane Roufai Laouali.

Des réformes au cœur de la Transition

La refondation du Niger passe également par des réformes politiques majeures. La dissolution des partis politiques, actée par l’ordonnance signée par le Général Tiani, est perçue par certains observateurs comme une mesure radicale destinée à éliminer les vestiges d’un système jugé obsolète et source de divisions.

Parallèlement, la libération de personnes prévenues ou condamnées vise à rétablir un climat de confiance et à apaiser les tensions accumulées au fil des années. La durée de cinq ans, bien que modulable, est conçue comme une période de transition permettant d’instaurer un dialogue entre les différentes composantes de la société nigérienne.

En investissant pleinement les prérogatives de son nouveau poste, il entend mettre en œuvre une stratégie globale qui intègre aussi bien des réformes politiques que des mesures de modernisation institutionnelle.