Le Collectif des Activistes de Côte d’Ivoire (CACI) a marqué la journée internationale des droits de la femme, en organisant le 20 mars 2025, un atelier de réflexion sur le thème « l’exigence de preuve judiciaire avant l’interruption de grossesse : Vers une nouvelle barrière pour les victimes de viol ? ».

Une avancée notable

Selon le CACI, en Côte d’Ivoire, le débat autour de l’avortement a connu une évolution significative au cours des dernières décennies avec notamment la nouvelle loi de 2024 élargissant ce cadre en y ajoutant les cas d’inceste, une avancée notable dans la reconnaissance des réalités sociales auxquelles les femmes ivoiriennes sont confrontées.

Aujourd’hui, nous parlons de la loi sur le Code pénal et plus particulièrement l’article 427 nouveau qui nous apporte beaucoup de bonnes choses

« Notre rôle en tant que CACI, c’est de lutter pour changer les conditions de vie des populations vulnérables, la promotion des droits de la femme au sein du CACI, notre rôle est de promouvoir, vulgariser cette loi pour que toute la communauté soit formée.  Aujourd’hui, nous parlons de la loi sur le Code pénal et plus particulièrement l’article 427 nouveau qui nous apporte beaucoup de bonnes choses. Avant, le Code pénal ne prenait pas en compte tout ce qui concerne les cas de viol. Les victimes ne pouvaient pas dénoncer cela. Grâce à nos actions sur le terrain, la jeune fille sait qu’aujourd’hui, elle peut saisir les autorités pour avorter dans la légalité » a déclaré Mariam Doumbouya, vice-coordinatrice du CACI.

Au cours de sa session de formation, Agathe Blanc cheffe de projet à l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AJFCI) a instruit les participantes à l’atelier sur les articles consacrés à l’avortement. Dr Gérard Okon, gynécologue obstétricien par ailleurs membre de la société de gynécologues obstétriciens de Côte d’Ivoire, a dénoncé le fait que des avortements se fassent dans des centres de santé clandestins.

« Les gens parlent beaucoup du protocole de Maputo, ils veulent qu’on forme des médecins, qu’il y ait des centres de santé identifiés pour former des avortements sécurisés. En tant que prestataires, nous voulons lutter pour ne plus que ces avortements ne se fassent plus dans les centres de santé clandestins » a-t-il plaidé.

Promotion des droits en santé sexuelle et reproductive

Il faut savoir que le Collectif des Activistes de Côte d’Ivoire (CACI) est un regroupement de plus de 66 organisations locales et internationales dirigé par Eva Helena Amegboh. Il a pour mission de mener des plaidoyers pour l’élimination des violences basées sur le genre, la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive et l’avortement sécurisé, la mobilisation de ressources au profit des organisations membres, le renforcement des compétences et des capacités des membres pour une action plus efficace.