Cet appel a été lancé ce samedi 22 mars 2025 lors d’une conférence de presse tenue à Cocody-les Deux-Plateaux. L’objectif était de sensibiliser les acteurs locaux, les populations, les organismes internationaux et l’État ivoirien sur l’urgence de préserver ces forêts, tout en mettant en lumière le rôle essentiel de l’Office ivoirien des parcs et réserves (Oipr).

Une décennie d’engagement au service de la conservation

Depuis dix ans, Nofna collabore avec l’Oipr, notamment autour du Parc national de Taï. « Nous reconnaissons pleinement l’Office dans sa mission de gestionnaire. Nos actions visent à renforcer cette dynamique en apportant notre expertise en matière d’observation indépendante pour documenter les infractions commises dans et autour des aires protégées », a expliqué Digbé Thomas, secrétaire général de Nofna.

Outre cette mission, il a précisé que l’ONG a initié des Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour les jeunes et les femmes des communautés locales, afin de réduire la pression exercée par les activités illégales sur la réserve. Ces actions incluent la culture du riz, l’apiculture et la transformation de produits locaux, offrant ainsi des alternatives économiques durables aux populations.

Un impact concret sur les communautés

Aude Carine Bahi Sihi, secrétaire à l’organisation, a souligné que ces projets permettent aux femmes de s’émanciper économiquement tout en réduisant leur dépendance aux pratiques destructrices, comme l’agriculture sur brûlis et la coupe illégale de bois. Depuis la création de Nofna, plusieurs centaines de bénéficiaires ont été impactés positivement par ces initiatives.

Des défis persistants et un appel aux autorités

Pour Téré Fidèle, président de Nofna, il est impératif de renforcer la collaboration avec l’Oipr en diversifiant les AGR et en mettant en place des programmes éducatifs pour sensibiliser les jeunes à l’importance de la préservation des forêts. Il appelle également les autorités nationales et locales à allouer davantage de ressources à l’Oipr pour la surveillance et la gestion des aires protégées.

Cela explique notre appel aux autorités publiques et au gouvernement sur la nécessité de renforcer et mieux équiper le personnel en place

La forêt du Cavally, classée réserve naturelle en septembre 2023, s’étend sur 64 000 hectares et nécessite une surveillance accrue. Or, selon M. Téré, seulement neuf agents sont actuellement en charge de sa protection, soit un agent pour 7 111 hectares. De plus, l’Oipr ne dispose pas encore de véhicules adaptés au terrain. « Cela explique notre appel aux autorités publiques et au gouvernement sur la nécessité de renforcer et mieux équiper le personnel en place », a-t-il alerté.

Avant d’interpeller les partenaires financiers et techniques pour soutenir la préservation du Cavally, un enjeu majeur pour la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Créée en avril 2015, l’ONG Nofna, basée à Zagné, dans le département de Taï, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, est activement engagée dans la conservation des parcs et réserves du Cavally. À travers une meilleure application des lois environnementales, elle œuvre pour une protection efficace de ce patrimoine naturel unique.