À cette occasion, la société civile L'AFRICANISME a réuni chercheurs, experts et citoyens engagés pour échanger sur des enjeux d’actualité. Ces échanges ont permis de dégager des pistes de réflexion et des actions concrètes, visant à affronter les défis contemporains de l’Afrique. La journée s'est achevée par un moment œcuménique de partage, entre prières et repas, célébrant à la fois la rupture du jeûne musulman et du carême chrétien, sous le thème « Quelle Afrique face aux bouleversements des législations matrimoniales dans le monde ? ».

Réflexion sur des problématiques globales

Le Président Wakili Alafé, accompagné du Secrétaire Général Moussa Traoré et de la trésorière Djeneba Ly, ont été au cœur de cette réflexion. Ils ont modéré les échanges autour du thème, et une vingtaine de membres ont fait part de leurs opinions sur les évolutions des pratiques matrimoniales, notamment concernant le mariage homosexuel, qui est fermement rejeté par les participants. Ces derniers ont plaidé pour une régulation plus stricte face aux mutations sociales jugées préoccupantes, tout en réaffirmant leur attachement aux traditions matrimoniales africaines.

Avant cet échange, trois panels en ligne avaient déjà amorcé la réflexion sur des problématiques globales. Le premier panel, tenu le 10 mars 2025, a porté sur la désinformation en période électorale. Selon les experts, la désinformation constitue une arme stratégique utilisée par des puissances étrangères pour déstabiliser les sociétés fragiles, et donc fragiliser la cohésion nationale. Les solutions proposées ont inclus la mise en place d’une stratégie de sensibilisation et la création d'un label de crédibilité pour certifier les informations fiables, afin de lutter contre cette menace.

Le 16 mars 2025, un deuxième panel a abordé les relations de la Côte d'Ivoire avec ses voisins et la France, ainsi que la souveraineté économique et les enjeux sécuritaires. Les participants ont souligné la nécessité de maintenir une diplomatie pragmatique tout en diversifiant les partenariats, notamment avec les puissances du Sud. La coopération avec la France a été perçue comme essentielle, mais les intervenants ont insisté sur l'importance d'une diversification stratégique des relations internationales.

« L’Afrique doit désormais être un continent acteur »

Le 20 mars 2025, un troisième panel a porté sur la sécurité régionale, la coopération sous-régionale, ainsi que la démocratie et la gouvernance. Ce fut l’occasion d’un débat animé, particulièrement avec l’intervention de Classio Koutoglo, qui a exprimé des positions critiques vis-à-vis des dirigeants de la CEDEAO, dénonçant leur “gourmandise d'État”. Il a proposé les transitions militaires comme un moyen d'améliorer la gouvernance en Afrique. Cette proposition a suscité des réactions vives, notamment de la part du Président Alafé Wakili et de Boubacar Koné, qui ont dénoncé la tendance des juntes militaires à confisquer le pouvoir et à compromettre la sécurité en s'alliant avec des puissances extérieures comme la Russie et le groupe Wagner.

Dans ses interventions, Frédéric Somda Domesso a également insisté sur le fait que l’Afrique doit désormais être un continent acteur, et non plus un simple spectateur des décisions internationales. Le Président Wakili a, pour sa part, rappelé que malgré les tensions diplomatiques, la coopération et les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et ses voisins se poursuivent. Il a souligné que les populations, qu’elles soient autochtones ou étrangères, vivent en paix malgré les divergences politiques.

L’anniversaire de l'organisation L'Africanisme a donc été une célébration de la mobilisation, de la solidarité et de l’action participative. Le Président Alafé a, à plusieurs reprises, remercié les partenaires, les membres, ainsi que tous ceux qui, de près ou de loin, soutiennent l'organisation dans ses démarches et initiatives. Il a conclu en réaffirmant l'engagement de L'Africanisme à œuvrer pour un avenir meilleur pour l'Afrique, en restant fidèle aux valeurs de coopération et de respect des traditions, tout en relevant les défis mondiaux actuels.