Les chefs Adja Amani Steve (Akouai-Santé) et Djadja Djadja Emmanuel (Akandjé), accompagnés de l’expert foncier Guidy Édouard, ont rétabli les faits historiques devant la presse. 

Les faits en détail

Selon Adja Amani Steve, le lotissement contesté remonte à 1995, avec un partage officialisé en 1999 sous l’autorité du chef d’Abobo-Baoulé. « Les documents officiels montrent clairement que le chef de Djorogobité 1 était présent et informé. Ce partage avait été approuvé par toutes les parties », a-t-il martelé.

La répartition initiale attribuait 647 lots à Djorogobité 1,  527 à Abobo-Baoulé, 150 à Akouai-Santé et 150 à Akandjé.  En 2017, le chef de Djorogobité 1 contestait cette répartition, déclarant ignorer l’attribution des 150 lots aux deux villages voisins.

Une plainte avait été déposée au Conseil d’État, aboutissant à un arrêté annulant le partage initial. « Ils ont saisi le Conseil d’État sans nous prévenir. Nous avons demandé une révision de cette décision », explique Adja Amani Steve tout en soulignant que le chef de Djorogobité 1 avait pourtant signé les documents en 1999. 

Ministère de la Construction du Logement et de l'Urbanisme. Litige foncier sur le lotissement de Bessikoi

Le MCLU reçoit M. Bakary Komé.

Suite à la rencontre tenue hier avec l'une des parties prenantes au conflit foncier à Bessikoi, le Directeur Général de l'Urbanisme et du… https://t.co/GJdt6XiRtZ pic.twitter.com/b2mRlYoM5P

— La Côte d’Ivoire Est Chic (@Cotedivoireoff_) February 11, 2025

La procédure de révision est toujours en cours, mais la polémique enfle sur les réseaux sociaux afin d’attiser des tensions communautaires. « Pourquoi remettre en cause un accord signé il y a 25 ans ? », interroge un journaliste présent à la conférence. 

Ce que dit l’Expertise foncière sur les origines

Guidy Édouard, expert foncier, apporte un éclairage d’evidence. La parcelle de la Palmeraie couvre en superficie 1840 Ha 40A 00Ca, ou 18 404 000 carrés. Le procès verbal établi le 17 avril 1930, fait foi que ces 1840 Ha 40 A 00 Ca sont la propriété du village d'Akandjé.

« C'est sur cette parcelle d'Akandjé qu'Abobo Baoulé a installé deux campements : Djorogobité 1 et 2. Lesquels campements, après avoir reçu deux arrêtés de nomination de chef de l'administration, sont devenus villages. Et, comme il faut un territoire à chacun des deux villages, c'est encore 800 Ha d'Akandjé qui vont servir à cet effet, soit 400 Ha pour Djorobité 1, et 400 autres Ha pour Djorogobité . À ces 800 Ha, il faut ajouter le lotissement de Bessikoi ,seul Abobo Baoulé peut donner la superficie réelle dudit lotissement », précise-t-il. 

Cet argument renforce la position d’Akouai-Santé et d’Akandjé, qui revendiquent leurs droits via des preuves archivées. « Le problème, c’est que certains oublient l’histoire pour réécrire les règles », déplore Guidy Édouard. 

Les chefs des deux villages espèrent une issue conforme aux archives. « Nous demandons simplement le respect des documents signés. La justice doit trancher en tenant compte des preuves, pas des rumeurs », insiste Djadja Djadja Emmanuel.  En attendant la révision de l’arrêté, les parties appellent à l’apaisement.