Le front politique ivoirien est en ébullition à environ huit mois de la prochaine élection présidentielle.

Des divergences profondes

Cette situation, qui témoigne des divergences profondes entre les acteurs politiques sur plusieurs points clés du processus électoral en cours, alimente les analyses et les manchettes de la presse nationale.

L’un des sujets les plus récurrents dans les tabloïds ivoiriens est la question de la double nationalité de Tidjane Thiam, qui pourrait remettre en cause son éligibilité à la présidentielle. Les journaux proches du parti au pouvoir adoptent une tout autre posture.

Le Patriote accuse le PDCI-RDA d’avoir menti sur la question de la nationalité de Thiam et brandit un décret de naturalisation datant de 1987, supposé prouver que ce dernier détient la nationalité française. Le quotidien s’interroge : « Thiam peut-il encore briguer la présidence de la République ? ».

Rester serein face au vacarme du RHDP », évoquant une « tempête dans un verre d’eau »

Du côté des journaux proches du PDCI-RDA, on soupçonne des manœuvres du parti au pouvoir visant à écarter l’ancien CEO du Crédit Suisse de la course. Le Bélier Intrépide titre ainsi : « Manœuvres suspectes pour écarter Thiam : Les militants mettent en garde ».

Le Nouveau Réveil, quant à lui, appelle au calme face aux tensions : « Rester serein face au vacarme du RHDP », évoquant une « tempête dans un verre d’eau ». Dans la même veine, Dernière Heure Monde relativise en titrant : « Prétendue inéligibilité de Thiam : du bruit, rien que du bruit ».

Citant les propos du président du PDCI-RDA, le journal ajoute : « Ne laissez pas des gens qui ne respectent pas la Constitution vous complexer ».  Une autre polémique enfle également à l’approche du scrutin : la possibilité pour Alassane Ouattara de briguer un nouveau mandat.

Sur ce sujet, Le Nouveau Réveil affirme que le chef de l’État, au pouvoir depuis 15 ans, ne franchira pas le pas d’une nouvelle candidature. De son côté, Le Bélier Intrépide qualifie cette éventualité d’« illégale », rappelant que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

A côtés de ces tensions grandissantes, le climat politique ivoirien semble s’orienter vers une période de forte agitation, alors que le pays s’achemine vers l’élection présidentielle d’octobre 2025.Pour Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, « les conditions d’une élection apaisée ne sont pas réunies »