L’événement, tenu à l’Hôtel Pullman, a tablé sur l’urgence de combattre la désinformation, notamment à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025. 

Un combat collectif face à l’urgence des fake news

La désinformation, amplifiée par les crises sanitaires et électorales, est devenue une menace pour la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. « Pendant la pandémie de Covid-19 et les élections de 2020, les fake news ont semé la défiance et divisé des communautés », a rappelé Fatim Camara, cheffe du service communication de l’Ambassade ivoirienne en France.

Face à ce défi, la Commission Électorale Indépendante (CEI) avait lancé une plateforme anti-rumeurs pour une prise de conscience collective.  Dans sa priorité 2025, l’Ambassade de Suisse veut renforcer la participation féminine à la vie démocratique.

« Les femmes ne sont pas seulement des cibles de désinformation, elles sont des actrices essentielles pour construire une information crédible », a insisté Marine Jeannin, journaliste et experte en vérification de l’info.

Un panel 100 % féminin

Composé de quatre journalistes de renom, le panel a partagé des pistes concrètes. Pour Fatim Camara, « nous devons former les citoyens, surtout les jeunes, à déceler le vrai du faux. L’éducation aux médias est une arme pacifique. » 

Selon Mah Camara, pionnière du journalisme de reportage : « En période électorale, chaque mot compte. Notre responsabilité est de croiser les sources et de résister à la pression de l’immédiateté. » 

Pour Gemma Parellada, correspondante primée : « En Afrique subsaharienne, les langues locales et les réalités culturelles complexifient la lutte contre les rumeurs. Il faut des solutions adaptées. »  Selon Marine Jeannin : « Le fact-checking doit devenir un réflexe, pas une option. Les plateformes sociales doivent assumer leur rôle de modération. » 

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Côte d'ivoire-France🇨🇮 🇫🇷 : la fin du banditisme sur internet.

La Côte d'Ivoire et l' ambassade de France signent un accord pour la lutte contre la désinformation et la cybercriminalité sur internet... pic.twitter.com/bIrzW8Osl2

— Kassim Doumbia (@KassimDoumbia13) March 2, 2025

Avec l’échéance présidentielle approchant, les intervenantes ont appelé à la vigilance. « En 2020, des rumeurs ont exacerbé les tensions. En 2025, nous ne pouvons pas répéter les mêmes erreurs », a martelé Mah Camara. La CEI, soutenue par des initiatives internationales, mise sur des outils technologiques et des partenariats médiatiques pour contrer les fausses informations. 

Langue, culture et technologie : Les défis du contexte francophone

La spécificité de l’espace francophone a été au cœur des débats. Gemma Parellada a souligné : « Les fake news circulent différemment en fonction des langues locales et de l’accès à internet.

En Côte d’Ivoire, où le taux de connectivité varie, il faut des campagnes hybrides : radio, SMS et réseaux sociaux. » Un constat partagé par Fatim Camara, qui milite pour des contenus de vérification accessibles en nouchi (arguitain ivoirien) et dans les langues vernaculaires.