Cet atelier a été l’occasion pour la Côte d’Ivoire d’élaborer et de soumettre une note conceptuelle d’un projet visant à améliorer la qualité des eaux lagunaires et lacustres du pays à travers l’écohydrologie. L’objectif général de cet atelier est "d’intégrer l’approche écohydrologique dans la gestion durable de l’eau afin de restaurer les écosystèmes aquatiques et de limiter l’impact des activités humaines sur ces ressources vitales".

Un engagement fort de l’UNESCO

Lors de cet atelier, Mame Omar Diop, Chef du Bureau et Représentant de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, a souligné l’importance de l’eau en tant que ressource renouvelable, mais limitée. « Face aux défis climatiques, à l’urbanisation rapide et à l’augmentation des besoins en eau, il est impératif d’adopter des approches innovantes pour protéger les réseaux hydriques », a-t-il déclaré.

L’UNESCO, à travers son Programme Hydrologique Intergouvernemental (PHI) et le Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau (WWAP), soutient depuis plus de 50 ans les États dans la gestion de l’eau. Depuis 1996, elle applique des solutions écohydrologiques fondées sur la nature pour réhabiliter les milieux aquatiques et limiter la pollution.

« Cet atelier vise à réhabiliter les lacs de Yamoussoukro et à les inscrire comme site de démonstration écohydrologique de l’UNESCO », a précisé M. Diop. À ce jour, 48 sites de ce type existent à travers le monde, dont cinq en Afrique.

Une situation alarmante à Yamoussoukro

La Côte d’Ivoire possède un vaste réseau hydrographique comprenant quatre grands fleuves (Bandama, Comoé, Sassandra et Cavally), ainsi que plusieurs lagunes et lacs. À Yamoussoukro, capitale politique du pays depuis 1983, les lacs naturels et artificiels ont longtemps été une fierté locale et un atout touristique. Cependant, ces plans d’eau sont aujourd’hui fortement dégradés en raison de la pollution.

Le rejet des eaux usées non traitées, l’usage intensif de fertilisants en maraîchage, ainsi que l’accumulation de déchets solides ont entraîné un envasement des lacs, une eutrophisation avancée et une prolifération de moustiques, favorisant ainsi les maladies hydriques. 

Face à cette situation, le ministère de l’Environnement, via le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL), a bénéficié d’un financement gouvernemental pour le projet de réhabilitation des lacs de Yamoussoukro.

Une réhabilitation en cours

Sur la vingtaine de lacs présents dans la ville, treize ont été intégrés au programme de réhabilitation, dont dix artificiels et trois naturels. Ce projet a permis le nettoyage des plans d’eau en éliminant les plantes aquatiques envahissantes.

L’atelier organisé par l’UNESCO s’inscrit dans la continuité de ces efforts en proposant une approche scientifique et durable pour restaurer ces milieux fragilisés. L’écohydrologie, en tant qu’outil de gestion intégrée, pourrait offrir une solution efficace pour lutter contre la pollution et restaurer les écosystèmes aquatiques.

Vers un avenir plus durable

La Côte d’Ivoire entend poursuivre ses efforts pour améliorer la qualité de ses ressources en eau et renforcer la résilience de ses écosystèmes. L’UNESCO, en réaffirmant son engagement aux côtés des autorités ivoiriennes, ambitionne d’apporter un soutien technique et scientifique pour mettre en œuvre des solutions adaptées aux défis locaux.

Grâce à cette initiative, les lacs de Yamoussoukro pourraient, à terme, retrouver leur éclat d’antan et redevenir des espaces de vie, de biodiversité et de tourisme attractifs. Une avancée majeure pour la préservation du patrimoine naturel ivoirien et la protection de cette ressource vitale qu’est l’eau.