« Je ne suis pas un politicien, je n’ai rien à faire avec la politique. Je suis tout simplement un sportif digne de ce nom », a précisé Gobé Allou, l’ex-champion de Côte d’Ivoire et champion de France (1987), qui était face à la presse, le jeudi 18 avril 2019, à l’hôtel Assonvon, pour crier sa colère. Le conférencier a fait savoir aux confrères qu’avant la tenue de cette rencontre, il s’est rendu à Yamoussoukro, pour s’incliner sur la tombe de l’ex-président ivoirien, feu Félix Houphouët Boigny, qui était un féru de la boxe.

Surnommé par la presse « l’homme aux déclarations tapageuses » au moment où il distribuait encore des coups sur le ring, Gobé Allou qui « n’a jamais caché la vérité » se demande si les « héritiers » du père fondateur « ont oublié le noble art qu’il aimait tant ». « On n’entend plus rien à la boxe. Y a-t-il une fédération ici en Côte d’Ivoire ? », s’est-il interrogé, avant de se dire « horrifié »

En tout cas, l’ex-vice-champion d’Europe est « en colère » parce qu’ « on a oublié Houphouët Boigny. Et cela m’énerve. On a oublié Houphouët Boigny, mais pourquoi ? Je n’en sais rien. Nous sommes venus à la boxe grâce à ce monsieur. Il nous mettait la joie au cœur. Les grands combats du siècle, il payait pour que ce soit diffusé en Côte d’Ivoire. »

Pour Gobé Allou, si la boxe ivoirienne est dans cet état, c’est bien parce qu’ « on prend un cuisinier pour aller gérer un bataillon de l’armée. On prend un mécanicien pour le transformer en prêtre. C’est bizarre. », déplore-t-il.

La situation actuelle de la boxe ivoirienne donne à l’ancien champion reconverti en acteur de cinéma « une folle envie de pleurer ». Il affirme que l’année dernière, il est arrivé d’Europe avec un stock de matériels de boxe, avant de demander à un jeune boxeur de l’accompagner à la fédération. Quelle ne fut sa surprise d’apprendre que son interlocuteur ne savait même pas où se trouve le siège de la fédération ivoirienne de boxe. « Il a dit qu’il est désolé et qu’il ne connait pas le nom du président de la fédération. C’est horrible. », a-t-il martelé.

L’ancien challenger de l’ex-boxeur zimbabwéen, Kilimandjaro, affirme qu’il continue néanmoins de former des talents cachés en Côte d’Ivoire. Il projette même organiser un combat de boxe, mais face à la situation qu’il décrie, il sera « obligé d’organiser ce combat sous l’égide d’une fédération d’un pays limitrophe ». « Je suis désolé de le dire. Vous le savez, vous aussi, que la boxe n’existe plus en Côte d’Ivoire. Elle est morte. », a-t-il terminé.

Adolphe Angoua

Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de linfodrome.com, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.